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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Burty, Philippe: L' oeuvre de M. Meissonier et les photographies de M. Bingham
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

L'Empereur Napoléon. Vêtu, par-dessus l'uniforme de colonel des chasseurs de la
garde, de la redingote grise, il marche pensif dans la neige, dans une allée du parc
de Schœnbrunn ; deux grenadiers, l’arme au bras. Daté <1863. Appartient à M. Lepel-
Cointet, ancien agent de change.

i81i. L’Empereur, sur un cheval blanc, semble plongé dans une rêverie profonde;
au fond, dans un ravin, son escorte. Daté 1863. Appartient à M. Gustave Delahante. Ce
qui prouve tout l’intérêt que M. Meissonier porte à la reproduction de son œuvre par
M. Bingham, c’est qu’il avait peint tout exprès cette composition en camaïeu gris pour
éviter le désaccord qu’amènentsouvent les propriétés plus ou moins photogéniques des tons.

Partie perdue. Quatre personnages sont réunis, deux spectateurs et deux joueurs;
un vieux soudard fronce le sourcil en s’apercevant qu’il n’y a plus d’atouts qui puis-
sent le retirer du mauvais pas où il est. Daté 1863. Galerie Durand-Ruel.

La Campagne de France. L’Empereur, à cheval, suivi de son état-major, passe
dans un chemin plein de neige; plus loin, l’armée défde en colonne. Daté 1864. Ex-
posé au Salon de 1863. Appartient à M. G. Delahante.

L'Empereur à Solferino. Napoléon III domine la bataille, sur une éminence, suivi
de tout son état-major, dans les rangs duquel on distingue M. Meissonier. Exposé en
1864. Actuellement dans les galeries du Luxembourg.

Le Chanteur. Un rustaud, vêtu en soldat Louis XIII, chante et s’accompagne d’un
luth devant un camarade qui prend au sérieux ses roulades prétentieuses. Daté 186a.

Le Rieur. Encore soldat du même régiment qui rit à se tenir les côtes. Daté 1865.
Actuellement on Angleterre.

Jacob Leusen. Un grand flandrin, le chapeau sur la tête, un pied sur un es-
cabeau très-élevé, chante en s’accompagnant d’un luth. Daté 1865.

Les Suites d’une querelle de jeu. Les meubles sont renversés, les cartes sont tom-
bées à terre; un des joueurs est mort sur le coup d’épée, l’autre râle le long de la boi-
serie au fond de l’appartement. Peint et exposé en 1865.

Le Galant voyageur. C’est sur la route, à la porte d’une auberge, sur le coup de
midi; un voyageur passait altéré par le soleil, la poussière et la fatigue; il a vu, sur
le seuil, protégé par un auvent, une jolie bonne en cornette blanche ; il est descendu de
cheval, et le rire aux lèvres, le chapeau à la main, le verre à mi-chemin, il débite un
compliment bien accueilli, tandis que le garçon d’écurie tend le seau à la bête ruisse-
lante d’écume. Cette aimable composition est datée juillet 1865.

La Halte dans l’allée. Deux cavaliers se sont arrêtés devant une maison de con-
naissance dont un beau rosier blanc couronne, la porte; le domestique leur apporte
deux verres de bière fraîche; c’est à l’entrée d’une grande allée droite que les ravons
d’un beau soleil de mai ont peine à percer. Ce tableau est daté septembre 1865. C’est
un des plus gais, des plus simples et des plus vrais que nous connaissions dans cet œu-
vre que nous estimons tant et dont aucune qualité ne nous laisse indifférent. Jamais
peut-être M. Meissonier n’a trouvé des poses plus souples, un arrangement plus vrai-
semblable, un cadre plus frais, une lumière plus vibrante. Ce tableau est en ce moment,
ainsi que le précédent, chez M. Francis Petit. Avons-nous besoin de rappeler que c’est
de chez cet habile et loyal expert, dont le goût et l’expérience ont tant fait pour main-
tenir à leur plus haut point d’honorabilité les maîtresses œuvres des artistes contempo-
rains, que sont sortis les meilleurs morceaux de M. Meissonier, avant de se fixer dans
les premiers cabinets de l’Europe.

C’est au sortir de l’atelier de M. Meissonier que nous écrivons ces
 
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