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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 2
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Lenormant, François: Musée rétrospectif, [9], Les antiques: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0175

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LES ANTIQUES.

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à l’exemple des excellents articles inspirés à M. Darcel par les monu-
ments du moyen âge compris dans la même exposition.

Marbres. — Passons sous silence la curieuse collection d’armes des
âges primitifs de la population de notre sol, âge de pierre et âge de
bronze, envoyée au Palais de l’Industrie par M. Charvet. Sans doute ces
objets ont pour la science un véritable intérêt, quoiqu’on en abuse un
peu aujourd’hui et qu’on exagère l’importance des données positives, en
bien petit nombre, que l’on peut réellement tirer de leur étude. Mais
ces haches, ces poignards, ces pointes de lances ou de (lèches, taillés
dans le silex, le jade ou le basalte avec une adresse vraiment merveil-
leuse, et polis avec une patience dont les sauvages sont seuls capables,
ou bien les armes de bronze qui marquent une seconde étape dans la
civilisation, n’ont rien à voir avec l’art, et l’art seul doit nous occu-
per ici.

Nous commencerons donc notre examen par les marbres antiques. Il
n’y avait en ce genre que cinq pièces au palais de l’Industrie, mais sur
ce nombre deux étaient d’un intérêt capital.

La première était le fragment de bas-relief, appartenant à M. de
Nolivos, dont nous donnons ici le dessin. Le sujet de ce monument ne
saurait présenter aucune obscurité. Nous y voyons une des scènes favo-
rites du ciseau des artistes païens, le groupe amoureux de Bacchus et
d’Ariadne, voluptueusement enlacés et assis sur un char triomphal,
tandis que Silène, marchant à côté, soutient le jeune dieu dont il a été
le précepteur, ivre de vin encore plus que d’amour. Les trois figures
subsistent seules; on ne voit plus qu’une partie du char, dont l’attelage
de panthères, — ou peut-être d’éléphants, comme on l’observe dans
quelques représentations analogues, en mémoire des conquêtes fabuleuses
de Dionysus dans l’Inde, — a disparu, ainsi que le thiase emporté par
l’orgie sacrée qui escortait le triomphe du dieu.

Ce fragment provient d’un sarcophage romain de l’époque impériale,
époque où les artistes, évidemment par suite d’un mouvement religieux
dont l’illustre Creuzer a recherché les causes et les idées inspiratrices, se
mirent à multiplier à l’infini sur les tombeaux les scènes dionysiaques.
C’est par centaines que l’on compte, à Rome et dans le reste du monde
romain, les sarcophages de cette époque, où l’on voit le triomphe de
Bacchus à son retour de l'Inde et son union avec l’amante abandonnée
de Thésée, telle que nous l’offre le bas-relief de M. de Nolivos. Mais
parmi ces exemples si nombreux d’une même représentation, parmi tous
les sarcophages du premier siècle de l’ère chrétienne que renferme la
Ville éternelle elle-même, on en chercherait vainement un seul qui
 
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