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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 3
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Galichon, Émile; Mas Latrie, Louis de: Iacopo Gentile et Giovanni Bellini: documents inédits, trouvés par de Mas-Latrie et annotés par Émile Galichon
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0293

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282

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de la famille Vendramin, passèrent ensuite, nous apprend M. de Mas-
Latrie, « dans la riche bibliothèque de Jacques Soranzo, où ils formaient
alors un volume de 431 folios.

« Ce recueil appartint ensuite à Marc Gornaro, évêque de Yicence, puis
au comte Buonomo Àlgarotti, puis aux héritiers Corniani; en 1802, Jean-
Marie Sasso l’acheta, de Bonetto Corniani, 30 sequins; en 1803, à la
mort de Sasso, il fut vendu à M. Jérôme Mantovani ; en 1815, il appar-
tenait à Jean Mantovani, neveu de Jérôme Mantovani.

« Morelli, bibliothécaire de Saint-Marc et homme de beaucoup de goût,
qui le vit, le décrit ainsi : « C’est un volume in-folio de quatre-vingt
« dix-neuf feuilles numérotées d’un seul côté. Les dessins sont au plomb
« et non au crayon de mine (lapis) ; quelques-uns sont à la plume. Sur
« la première feuille, il est écrit : De mano messer lacobo Bellino, Ve-
« nclo, 1430, in Venetia. Cette importante et précieuse collection de
« dessins montre tout le travail et l’étude de Jacques Bellini et les autres
« maîtres de cette époque, qui est la première bonne époque chez nous.
« On y voit des combats d’animaux, de lions, tigres et chevaux ; des
« fabriques avec une bonne perspective, même en comparaison de
« celles de Mantegna; des édifices copiés facilement d’après nature; des
« traits d’histoire sacrée et profane; des batailles, des portraits, des
« statues équestres, des tombeaux, des paysages, des copies de bas-
« reliefs antiques : en un mot toute espèce de dessins qui peuvent servir
« à un peintre. Il y a dans tous ces travaux un dessin très-bon, presque
« parfait, de la délicatesse et de la grâce plus que dans les tableaux de
« Bellini, qui sont en général un peu secs. »

« Cet album fut vendu, le 11 février 1855, au British-Museum, dont
M. Henri Ellis était alors bibliothécaire en chef. M. Rawdon Brown, gen-
tilhomme anglais habitant Venise, facilita l’acquisition. Le prix a été de
3,000 livres sterling ou 75,000 francs.»

Pour juger le talent de Iacopo Bellini, nous n’avons à Paris qu’un
seul dessin qui, après avoir été peut-être détaché du volume des Ven-
dramin,. orna les collections Lagoy et de Fries avant d’entrer dans celle
de M. His de Lasalle, qui le conserve de nos jours. Exécuté à la plume sur
vélin, ce dessin représente une Flagellation. La scène se passe sous un
portique formé par des arcades qui retombent sur de belles colonnes
corinthiennes et qui ouvrent sur la cour d’un palais magnifique. De
nombreux personnages, revêtus des costumes du xve siècle, assistent au
supplice de l’IIomme-Dieu, forment des groupes indifférents ou se pres-
sent aux balcons du palais, qui pbrtent des traces nombreuses du goût
tout particulier de cette époque pour l’antiquité. Dans la muraille, au-
 
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