DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Lagrange, Léon: Pierre Puget, [6]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0373
PIERRE PUGET.
361
dessins définitifs, envoyés seulement au mois d’avril 1671, Puget avait
voulu communiquer à un ami la première pensée de son œuvre; il en
avait tracé un léger croquis sur un petit morceau de vélin de 71 milli-
mètres de haut et 61 millimètres de large, c’est-à-dire d’une dimension
qui permettait de l’enfermer dans une lettre. On remarquera que la main
de Diogène porte la tracs d’une correction. Et, en effet, la tradition rap-
porte que Lebrup engagea Puget à modifier le geste du philosophe, dont
la main ouverte paraissait demander l’aumône. Ce qui semble confirmer
la tradition, c’est que ce précieux croquis revint en Provence, d’où il n’a
plus bougé. Il faisait partie de la collection Magnan de la Roquette. M. de
La Goy, autre amateur d’Aix, le posséda ensuite. En 1851, M. de La Goy
le fils en fit don à Henry, l’archiviste de Toulon, qui s’occupait alors de
sa notice sur Puget, et Henry le légua à son ami M. Mouttet, secrétaire
de la Société des sciences et belles-lettres de Toulon. On peut le consi-
dérer comme le jet spontané de la pensée de l’artiste. Il montre com-
ment, du premier coup, Puget avait compris à la fois l’ensemble et les
principaux détails de sa composition. Plus tard, il épura les formes, il
raffina l’expression, il inventa cette forêt d’architecture qui sert de toile
de fond au sujet. Mais déjà il en possédait les éléments constitutifs :
l’Alexandre, conquérant charnu, au milieu de l’étalage des pompes ma-
térielles ; le Diogène, nerveux et pauvre, vivant par la pensée ; enfin le
chien, symbole de la secte cynique, qui s’approchait pour caresser un
frère, et qui s’arrête, flairant un philosophe.
[La suite prochainement.)
LEON LAGRANGE.
xx. A6
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dessins définitifs, envoyés seulement au mois d’avril 1671, Puget avait
voulu communiquer à un ami la première pensée de son œuvre; il en
avait tracé un léger croquis sur un petit morceau de vélin de 71 milli-
mètres de haut et 61 millimètres de large, c’est-à-dire d’une dimension
qui permettait de l’enfermer dans une lettre. On remarquera que la main
de Diogène porte la tracs d’une correction. Et, en effet, la tradition rap-
porte que Lebrup engagea Puget à modifier le geste du philosophe, dont
la main ouverte paraissait demander l’aumône. Ce qui semble confirmer
la tradition, c’est que ce précieux croquis revint en Provence, d’où il n’a
plus bougé. Il faisait partie de la collection Magnan de la Roquette. M. de
La Goy, autre amateur d’Aix, le posséda ensuite. En 1851, M. de La Goy
le fils en fit don à Henry, l’archiviste de Toulon, qui s’occupait alors de
sa notice sur Puget, et Henry le légua à son ami M. Mouttet, secrétaire
de la Société des sciences et belles-lettres de Toulon. On peut le consi-
dérer comme le jet spontané de la pensée de l’artiste. Il montre com-
ment, du premier coup, Puget avait compris à la fois l’ensemble et les
principaux détails de sa composition. Plus tard, il épura les formes, il
raffina l’expression, il inventa cette forêt d’architecture qui sert de toile
de fond au sujet. Mais déjà il en possédait les éléments constitutifs :
l’Alexandre, conquérant charnu, au milieu de l’étalage des pompes ma-
térielles ; le Diogène, nerveux et pauvre, vivant par la pensée ; enfin le
chien, symbole de la secte cynique, qui s’approchait pour caresser un
frère, et qui s’arrête, flairant un philosophe.
[La suite prochainement.)
LEON LAGRANGE.
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