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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 6
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Burty, Philippe: Exposition de la Société des Amis des Arts de Bordeaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0572

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EXPOSITION DES AMIS DES ARTS DE BORDEAUX. 555

degré une qualité assez rare dans la race anglo-saxonne : la sensibilité b
C’est assurément de là que dérivait son goût pour la peinture; mais ce
qui est surtout frappant, c’est la marche qu’avait suivie ce goût. Il com-
mença par aller droit à l’école de Dusseldorf et de Genève, et il laissa
une collection peu nombreuse, mais exquise, qui ne comptait guère que
des Decamps, des Delacroix, des Corot, des Théodore Rousseau et des
Troyon. Voilà, pour un amateur qui a eu des tendresses pour M. Koeck-
Koeck, ce qui peut s’appeler faire une belle fin.

C’est M. Scott qui entreprit de fonder à Bordeaux la Société des Amis
des Arts, il y a quinze ans, et qui groupa autour de lui toutes les per-
sonnes dont l’appui moral ou immédiat-était indispensable. Son but était
de faire des expositions, non pas un marché pour les artistes, comme cela
n’a lieu que trop souvent, mais une occasion déplaisir et d’enseignement
pour toute la société bordelaise. Pour cela, il résolut de faire appel aux
cabinets des collectionneurs en même temps qu’aux ateliers. Il avait com-
pris, par une généralisation d’idées fort juste, que l’enseignement vient
des fortes œuvres; que dans une exposition, dans un musée, dans une
galerie, il n’y a que quelques tableaux qui portent, de même que dans
une école ou dans une période il n’y a que quelques maîtres qui comptent;
que le reste, œuvres ou hommes médiocres, n’est qu’un appoint dont il
faut tenir compte en raison seulement de l’infirmité de la nature humaine,
mais que l’effort du génie est seule digne de nous arrêter. Nos lecteurs
trouveront, dans le travail publié par notre collaborateur Léon Lagrange
sur les Sociétés des Amis des Arts, le résultat si heureux à ce point de
vue des premiers efforts de Scott qui cherchait à entrevoir et à fixer le
vrai but de sa société, à épurer le goût d’une population en lui montrant
des œuvres d’élite, à activer les dispositions des artistes locaux en leur
désignant quels sont les maîtres, dans cette génération, qui réussissent,
et pourquoi ils réussissent; enfin à pousser implicitement les amateurs
à des acquisitions d’un ordre de plus en plus relevé. On sait les résul-
tats à la première exposition : il fut acquis pour six mille deux cent
soixante-dix-sept francs d’objets d’art, et à celle de Tan dernier, pour
plus de soixante-dix-sept mille francs L

I. Quand Scott allait chasser dans les marais et qu’il se trouvait face à face avec
ces ombres de chevaux, d’ânes ou de mulets qu’on livre barbarement en pâture aux
sangsues, il achetait pour quelques louis le droit de terminer d’un coup de fusil leur
lente agonie.

o. Voici un rapide résumé du compte rendu de la Commission administrative, pu-
blié à la suite de l’Exposition de 1865;

Cette exposition renfermait 547 ouvrages; 163 ont été vendus au prix de 77,591 fr.
 
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