Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 21.1866

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: De quelques antiquités rapportées de Grèce par M. François Lenormant
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.19278#0118

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
110

G A ZETTE DES B E A U X-A BT S.

déesse et vient se poser sur ses genoux, montrant au milieu de la fleur
la tête de pavot fortement caractérisée.

A la suite des images de Gérés viennent plusieurs figurines d’initiées
à ses mystères, ayant sur le bras gauche le petit cochon de lait, animal
particulièrement consacré à la grande déesse d’Eleusis. Une de ces initiées
porte sur la tête une hydrie 1, et M. Fr. Lenormant a fait voir, dans une
autre occasion 2, les rapports qui existent entre les femmes hydrophores et
les mystères. Ces figurines d’initiées diffèrent essentiellement par le tra-
vail et par la pose des nombreuses figurines de cette espèce qu’on ren-
contre dans la Grande Grèce et en Sicile, et particulièrement à Pæstum
et à Camarina. Quelquefois c’est Gérés elle-même qui porte le petit cochon.
Il faut sans doute joindre à la même série de représentations une hydro-
phore dans une pose des plus élégantes portant son vase sur la tête. Déjà
en 1860, M. Fr. Lenormant avait rapporté de Grèce plusieurs figurines
en terre cuite représentant des hydrophores ; ces figurines avaient été
recueillies dans les environs de Mégare. On connaît un nombre assez con-
sidérable de vases peints qui représentent des jeunes filles allant chercher
de l’eau à la fontaine.

Notre attention est ensuite attirée par une autre terre cuite de Tégée;
c’est une tête de femme travaillée à l’ébauchoir. Ce fragment a ceci de
remarquable : c’est que ce n’est pas une pièce fabriquée au moyen d’un
moule, comme la majeure partie des terres cuites anciennes. On reconnaît
ici le modèle à la main et les traces irrécusables du travail exécuté à
l’ébauchoir.

Mais la pièce capitale parmi les terres cuites de Tégée, et peut-être
dans toute la collection de M. Lenormant, est une tête plus grande que
demi-nature ayant appartenu à une statue. Cette tête, d’un travail admi-
rable, représente une jeune fille voilée avec des épis dans les cheveux,
telle qu’est figurée Coré sur les médailles de Syracuse et de Cyzique.
Gomme cette tête a été trouvée à Tégée en Arcadie, nous croyons qu’on
doit y reconnaître la Coré-Despœna (Ascnnnvv) ) particulièrement vénérée
dans cette contrée3. Je ne connais guère de statue grecque de terre cuite,
et certes la tête que nous avons fait graver avec le plus grand soin est un
morceau capital au point de vue de l’art. C’est une œuvre qui remonte
aux plus beaux temps de la Grèce.

Thespies a fourni un contingent considérable à la collection de

1. Une figurine semblable a été publiée dans les Naove Memorie dell’ Instüuto
archeologico, pi. vi, n° 6.

2. Monographie de la Voie Sacrée Éleusinicnne, p. 137 et suiv.

3. Paus., VIII, 37. 6.
 
Annotationen