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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 1
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Paliard, Charles-Benoît: Le couronnement de la Vierge d'après un carton de Raphaël: tapisserie retrouvée au Vatican
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0093

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86

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ainsi que compte Passavant, sans parler du saint Esprit sous forme de colombe, et du
lion do saint Jérôme.

Venons maintenant aux détails :

Dieu le Père. Il domine la scène, est vêtu de rouge, ayant derrière la tête le
triangle d'or, et non pas un carré présenté par la pointe, comme dans la Dispule du
saint Sacrement.

Quatre têtes de chérubins sont placées sous ses bras écartés; il tient dans la main
gauche le globe surmonté d’une petite croix rouge, et son bras droit est étendu sur
le monde qu’il bénit. Il est entouré de sa gloire verticale, comme dans la Dispute, et
cette gloire est environnée do nuages.

Le saint Esprit est au-dessous du Père, sous la forme d’une blanche colombe aux
ailes étendues, avec sa gloire particulière, ainsi qu’on la voit dans la chambre de la
signature, et ses rayons arrivent jusqu’à la tète du Sauveur.

Jésus-Christ est assis, il est vêtu de rouge, et tient de la main droite, au-dessus
de la tête de sa Mère, qui va devenir reine du ciel, une couronne aux pointes
aiguës, qui est pour Raphaël la couronne dont il ceint les têtes royales. Il fixe les
yeux sur elle, ne les levant pas vers son Père, comme dans la Coronazione de
Maddalena Oddi ; un sceptre d’or est dans sa main gauche appuyée sur sa cuisse
gauche.

La sainte Vierge, couverte d’une robe rouge et d’un manteau bleu, est assise à
droite de son Fils; elle baisse humblement la tête, en recevant la couronne, et joint
ses mains étendues, loin de sa poitrine; sa pose est à peu près celle dé la Coronazione
Oddi, mais avec plus de mouvement.

Deux grands anges sont près du divin couple, un de chaque côté; ils sont vêtus
de rouge, et tiennent les rideaux du trône, celui de gauche de sa main gauche, l’au-
tre de sa main droite; le trône, demi-circulaire, de couleur bois, large pour deux per-
sonnes, a deux montants aux ornements renaissance.

A la partie inférieure, toutes les figures sont debout.

Deux anges de taille moyenne et nus occupent le milieu du tableau ; leurs têtes
sont voisines des pieds du Christ; ils sont l’un contre l’autre, faisant face au specta-
teur, près du double escalier à trois marches du trône; ils ne chantent pas le Gloria in
excelsis, comme dit Passavant, ils le lisent ensemble, sur une bande contournée qu’ils
tiennent chacun d’une main.

Saint Jean-Baptiste est à gauche, à l’âge où il baptisa le Christ; il regarde le spec-
tateur, lui montrant son Maître de la main droite, et tenant de la gauche une croix de
roseau appuyée à son coté, et dépassant sa chevelure inculte; il porte une longue robe,
n’a de nu que la jambe gauche et le bas de la droite.

Saint Jérôme est à droite, nu-tète, couvert d’une robe avec collet, le tout entière-
ment rouge; il est en prière, les deux mains jointes; la tête de profil est élevée
vers la couronne, son pied gauche est posé sur la première marche du trône ; contre
lui est couché un lion dont on aperçoit la moitié du corps, et qui, tournant la tête à
gauche, regarde le spectateur.

Ces deux saints sont également dans la Madone de Fuligno, mais alors, pour la
dévotion de Sigismond Conti; si Raphaël les a répétés ici, à peu près de la même
manière, c’est à cause de Léon X; saint Jean, parce qu’il s’appelait Jean de Médicis,
et saint Jérôme, pour son lion, Leone, nom que ce pape avait choisi à son élec-
tion.
 
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