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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 1
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Mantz, Paul: La galerie de M. Suermondt, 4
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62

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

le Paysage boisé. Ici nous sommes en présence d’une aquarelle, admira-
blement simple dans la franchise de ses teintes plates. Nous avions rare-
ment vu d’aquarelles du Titien; celle-ci est un chef-d’œuvre : les hères
montagnes du fond sont du style le plus héroïque; les troncs d’arbres
ont une grandeur architecturale.

Albert Dürer est aussi éloquent dans ses dessins que dans ses pein-
tures. La Sainte Famille servie par les anges provient de la collection
Thibaudeau. Quelques rehauts de blanc s’ajoutent au ferme travail de
la plume. La Vierge est assise au pied d’un arbre : l’enfant qu’elle tient
sur ses genoux se penche pour saisir un des fruits que lui présentent de
petits angelots très-allemands et très-joufflus. Derrière le groupe princi-
pal, saint Joseph debout et les mains jointes. Sur le premier plan un lapin
aux oreilles exagérées. Les fonds ne sont qu’indiqués ; mais les figures
ont un puissant relief; elles ressortent en bosse comme une sculpture
vivante1.

M. Woltmann classe le portrait d’homme de Hans Holbein à côté des
meilleurs de la collection de Windsor. C’est un buste, un peu plus petit
que nature, d’un personnage au teint rougeâtre, à l’œil éclatant, à la
barbe abondante et fournie. Holbein, à qui tous les procédés étaient
familiers, s’est cette fois servi de la gouache, et nous avons moins affaire à
un dessin qu’à une peinture. Ce portrait est bien connu à Paris : l’année
dernière, il appartenait encore à M. Leroy-Ladurie. Nous sommes heu-
reux de pouvoir en donner la gravure.

Inutile d’ajouter que M. Suermondt possède en fait de Flamands tout
ce qu’il est décent d’avoir, et même un peu plus. Parmi les Pmbens, le
plus beau est un portrait, celui du confesseur du maître, honnête ecclé-
siastique d’un type un peu vulgaire que l’artiste n’a pas voulu embellir.
Assis dans un fauteuil, il est vu en buste, de face, et prodigieusement
vivant. Le dessin est aux trois crayons, lavé à l’encre de Chine et légère-
ment gouaché par endroits. Le jour où Piubens a fait présent de ce beau
portrait à son confesseur, l’indulgence du bon père a dû tout pardonner.

Le Roi boit! est un sujet que Jordaens aimait à reproduire. Il l’a traité
plusieurs fois à l’huile dans de grandes peintures exubérantes; aqua-
relliste, il l’a redit dans des pages lumineuses et d’une exécution magis-
trale. Nous en avons ici un exemplaire, celui de la collection J. Barnall.
Vingt figures, ou peu s’en faut, sont réunies autour d’une table. Et le roi
n’est pas seul à boire ; femmes et enfants suivent l’exemple de leur
souverain d’une heure; la joie est partout, et partout la lumière.

U Un fragment de cette composition, la Vierge tenant l’Enfant, est gravé en tête
du précédent article. Voir p. 525, t. IX.
 
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