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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 3
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Clément de Ris, Louis: Musée national de Stockholm, [1]: les musées du Nord
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0236

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MUSÉE NATIONAL DE STOCKHOLM. 223

général dans une'gamme violâtre. Diderot parle souvent de Roslin avec-
la verve littéraire et l’incompétence artistique qui le caractérisent.

J’ai retrouvé à Stockhol m le Portrait de Marie-Antoinette se prome-
nant dans le parc de Trianon avec ses enfants par Wertmüller, qui faisait
partie de l’exposition organisée à Trianon en J867. La reine est vue
debout, en pied, de grandeur naturelle, tenant chacun de ses enfants par
la main,vêtue d’une robe blanche à traîne desoie gorge-de-pigeon. Deux
chaînes de montre pendent à sa ceinture. Signé : A. Wertmüller; Suédois;
à Paris} 1785. L’exécution — composition, dessin, couleur— est faible et
ne peut se comparer à celle de M'ne Lebrun qui, à la même époque, a
reproduit si souvent les traits de la reine.

Voici l’histoire de ce portrait. En 178/i, Gustave III, sous le nom de
comte de Haga, vint faire une visite à Louis XVI. Vivement frappé de la
disposition des jardins de Trianon, il pria Marie-Antoinette de lui en
envoyer les plans, en y joignant son portrait. Par courtoisie la reine
s’adressa à un artiste suédois habitant Paris, membre de l’Académie
depuis 178A, Adolphe Ulric Wertmüller. L’œuvre était terminée en 1785
et figura au Salon de cette année sous le n° 119. Elle est reproduite dans
l’estampe de Martini représentant le Coup d’œil exact de Varrangement
des peintures au Salon du Louvre en 1785. Transportée en Suède en 1786
et placée au château royal de Gripsholm, elle y resta jusqu’en 1S67. A
ce moment, l’impératrice Eugénie obtint du roi de Suède qu’elle serait
prêtée à la France pour orner l’exposition organisée à Trianon. Elle est
inscrite au catalogue de cette exposition sous le n° 91. L’exposition ter-
minée, elle retourna de nouveau à Stockholm et fut placée au musée.
Pendant son second séjour en France, M. Bataille en avait fait une copie,
de la grandeur de l’original, placée aujourd’hui à Versailles.il en existe
enfin une photographie en tête du livre de M. Geffroy : Marie-Antoi-
nette et la cour de Suède.

Né en 1751, Wertmüller fut reçu membre de l’Académie de peinture
le 31 juillet 1782, sur les portraits de Bachelier et de Caffieri. Exposés au
Salon de 1785 avec le portrait de la reine, ils ne se retrouvent ni au Louvre,
ni à Versailles, ni à l’École des beaux-arts. J’ignore ce qu’ils sont devenus.
A partir de 1789 on perd la trace de Wertmüller. Les uns le font mourir
en Amérique en 1797 ; les autres à Stockholm en 18112.

\. Catalogue des objets exposés sous les auspices de S. M. VImpératrice ; par
M. de Lescure, secrétaire delà commission d’organisation. Paris, Plon, 1867.

2. M. de Chennevières a consacré deux articles à Roslin et à Wertmüller (Revue uni-
verselle des arts, t. Ht et IV). C’est ce qui existe de plus complet sur ces deux artistes.
 
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