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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 10.1874

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Nr. 6
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Les livres nouveaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.21839#0593

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ce point à un bon marché étonnant. Un beau volume in-8° raisin de
320 pages, illustré de 182 gravures, plus gaies et plus spirituelles les
unes que les autres, et joliment imprimé, coûte 5 francs! et quelles
amusantes histoires! quels récits variés, où l’enseignement se dissi-
mule sous des péripéties et des aventures plus ou moins saisissantes!

Nous autres est l’histoire d’un petit troupeau d’enfants, de caractères
opposés, qui arrivent, à travers mille épreuves, à devenir de très-hon-
nêtes gens. Ceux mêmes qui donnaient le plus d’inquiétudes se trouvent
à la fin naturellement amenés au bien, sans violence et sans invraisem-
blance, par la seule force des bons exemples, des conseils donnés à
propos et surtout par fin fluence des sentiments affectueux habilement
stimulés. Ce livre, très-amusant, très-varié, sans ombre de pédantisme,
peut être aussi utile pour l’éducation des parents que pour celle des
enfants. Que de familles où les meilleures qualités sont gâtées, perdues,
tournées en vices, par l’ignorance des procédés à employer, par les impa-
tiences, par l’exagération de la sévérité ou l’excès des complaisances!
Ah! si l’on pouvait commencer par faire l’éducation des parents, celle des
enfants serait ensuite bien facile à compléter!

La Fille cle Cari lès, d’un genre tout différent, est un petit chef-
d’œuvre. Ce n’est ni aussi varié ni aussi amusant que Nous autres, mais
c’est infiniment plus attachant. La donnée en est assez originale. Une
pauvre petite fille de saltimbanques, qui a perdu son père et sa mère, 'se
sauve pour n’être pas soumise aux tortures que lui préparent les cama-
rades survivants de son père et de sa mère. Elle est ramassée au coin
d’une borne, où elle est tombée de froid, de fatigue et de faim, par un
vieux bonhomme, qui vit au jour le jour de la vente de petits moulins en
papier pour les enfants. Le père Carilès, qui jusqu’alors n’a ni famille
ni affection, adopte la petite fille, et dès lors commence pour lui une vie
nouvelle, qui peu à peu le relève et ranime en lui le sens moral, singu-
lièrement altéré par l’égoïsme d’une longue vie d’isolement. Rien n’est
plus curieux, ni plus touchant que la peinture sans prétention des trans-
formations successives que produit dans l’âme de ce vieillard l’introduc-
tion d’un sentiment nouveau. Je connais peu d’histoires plus simples et
plus attachantes que celle du père Carilès. 11 est impossible de la lire sans
émotion. Elle plaira, j’en suis convaincu, à tous les âges, mais je serais
peu étonné que les parents y trouvassent plus de plaisir que les
enfants.

La Terre de servitude est-elle une histoire réelle ou n’est-ce qu’un
conte inventé à plaisir? je ne sais. La signature de l’auteur et la forme
du récit, avec ses déterminations de lieux et de dates, donnent à penser
 
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