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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr. 1
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Rayet, Olivier: Le temple d'Apollon didyméen, [2]: l'architecture ionique en Ionie
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0061

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LE TEMPLE D’APOLLON DIDYMÉEN.

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aperçoit à ses piecls un vaste espace rectangulaire dont les côtés sont
dessinés par de grandes masses de blocs superposés en désordre. Le
niveau général atteint par la crête de ces entassements de blocs est à
peu près à la hauteur des terrasses des plus hautes maisons du village.
Le milieu de ce rectangle forme une dépression qui était, avant les
fouilles, remplie elle aussi de blocs, ceux-là alignés à côté les uns des
autres, comme si un grand pan de mur s’était écroulé d’une seule masse
et ne s’était disjoint qu’après sa chute. Cette dépression était tout entière
couverte d’épaisses touffes de figuiers sauvages, poussés entre les
interstices des blocs, et qui, trouvant là une fraîcheur constante, mani-
festaient leur vigueur par le vert sombre de leur feuillage. En se glissant
entre les branches, on apercevait, vers le fond de la cavité qu’ils recou-
vraient, des fragments d’architecture et de sculpture monumentale,
déjà, pour la plupart, dessinés tant bien que mal dans les ouvrages des
Dilettanti et de Texier. Çà et là aussi, dans les intervalles des blocs
accumulés en bourrelet sur les côtés du rectangle, on entrevoyait les
restes d’un gros mur. Cet espace rectangulaire était évidemment le naos,
et comme aucune ouverture n’existait au fond, le pronaos devait certai-
nement être cherché vers l’est, soit sous le moulin, soit plus loin encore.

De notre poste d’observation, tournons-nous maintenant vers le nord.
Presque à nos pieds, au bas du monticule sur le sommet duquel nous
sommes, deux grandes et belles colonnes sont encore debout, cannelées,
bien conservées. Au-dessus de leurs chapiteaux est encore en place le
morceau d’architrave qui les relie. Le bas de ces deux colonnes est
enfoui sous terre, et une maison s’appuie à l’une d’entre elles. Si en
partant de ces deux colonnes on fait le tour du naos par l’ouest, on ren-
contre de distance en distance, dans les rues et au fond des maisons,
des bases de colonnes et des tambours tombés les uns sur les autres
comme des capucins de cartes. Ce n’est que du côté sud du temple, et
dans une position symétrique à celle de la plus orientale des deux
colonnes du côté nord, qu’il s’en trouve une troisième debout, en partie
enfouie comme les autres, et restée épannelée. Les Grecs, on le sait,
ne taillaient les cannelures qu’une fois tous les tambours mis en place,
afin d’éviter les cassures des arêtes, pendant l’opération difficile du mon-
tage. Sur le chapiteau de cette colonne s’était établi au moyen âge un
moine stylite : on voit encore les restes de la maisonnette qu’il avait
bâtie là pour s’abriter.

A l’est des ruines, entre cette colonne non terminée et les deux du
côté nord, s’abaisse, depuis le moulin, une longue pente douce où les
blocs sont recouverts de terre, et au milieu de laquelle s’élèvent deux
 
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