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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr.2
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Yriarte, Charles: Le salon de 1876, [2], La sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0133

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LE SALON DE 1876.

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parfaite; la poitrine est légèrement ouverte, les bras tombent sur les
genoux en retenant les enfants; la robe seule, avec ses plis sobres et
larges qui laissent si bien deviner le mouvement des jambes, indique
un véritable maître, et, comme toutes les œuvres véritablement supé-
rieures, celle-ci ne sent pas le travail et la peine. C’est une véritable joie
pour ceux qui aiment l’art d’avoir à saluer une telle œuvre, et c’est une
grande espérance pour nous que de penser que l’artiste qui a accompli
une telle œuvre n’a encore que quarante-cinq ans et, plein de souplesse
et d’une activité multiple, — puisqu’il a obtenu cette année une pre-
mière médaille en peinture, — nous réserve sans doute encore des joies
nouvelles.

On court toujours aux grand noms; l’école compte des hommes hors
ligne : Dubois, Perraud, Mercié, Thomas, Guillaume, Barré, Bonassieux,
Cavelier, Chapu, Jouffroy, Lemaire, etc. ; tous n’ont pas exposé et la place
reste aux jeunes ou tout au moins aux noms nouveaux. M. Mercié,
qui avait eu un triomphe avec le Vœ Victis, a envoyé une curieuse
petite œuvre singulièrement caractérisée et qui tout d’abord, par
l’étrangeté du type, déconcerte un peu celui qui la regarde. C’est un
David avant le combat en marbre, et de la grandeur d’une sta-
tuette. On dit que l’œuvre, qui est finie, très-cherchée, caressée
amoureusement et à laquelle est réservé le demi-jour d’un cabinet de
travail ou d’un salon d’amateur, appartient à M. Thiers, dont on
connaît le goût pour la sculpture. Le David rompt brusquement avec
la tradition; de la part d’un homme comme M. Mercié, on peut tout
accepter, une fois l’idée comprise, on est sûr de trouver dans l’exécution
même une science d’attache complète; les jambes et les mains du
jeune homme sont admirables, la physionomie aussi vous poursuit dès
qu’on s’y est fixé.

M. Thomas n’a envoyé que le bronze de son Christ en croix de
l’année dernière, comme M. Lafrance a réédité aussi en bronze son petit
Saint Jean auquel nous ne contestons pas de grandes qualités, mais
qui nous a toujours paru un gamin aux jambes grêles dont la foi n’a pas
transfiguré le masque. M. Guillaume a deux œuvres, un Terme et le
Tombeau d'une Romaine. C’est un programme difficile que celui qui
propose de sculpter un Terme, c’est une moyenne entre la convention
et la vie, il y a une silhouette donnée dont il est difficile de sortir à
moins de verser dans les excentricités de la décadence ou les bizarreries
des anciens stucs italiens. M. Guillaume a mis un sujet dans son œuvre;
c’est l’amour, enfant cruel qui frappe et qui blesse, même les divinités.
Je trouve que pour un Terme l’enfant est bien réel et .un peu mouvementé
 
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