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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr.2
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Yriarte, Charles: Le salon de 1876, [2], La sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0147

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LE SALON DE 1 876.

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vanche ils n’en révèlent pas toujours toutes les qualités; nous atten-
drons que M. Martin exécute en grand son groupe de l’Abbé de l’Épée
pour le juger définitivement. M. Deloye, qui a bien du talent, a eu son
idée en faisant le Littré; il a pensé à Beniviani, et il a fait plus vivant
que nature ; il n’est pas beau ce grand homme, mais enfin c’est un
monstre de science et il doit y avoir en lui quelque chose qui rayonne :
cherchez-le! J’ai bien connu Sainte-Beuve, et je ne l’ai pas retrouvé
dans son buste par M. Gontier ; c’est assez spirituel, j’en conviens,
mais c’est naïf à côté de cela, — et chacun sait qu’il n’était pas naïf,
l’auteur de Volupté. Il y a là un Crémieux très-vivant de M. Jacques,
un Carpeaux de M. Saint-Vidal qui aurait pu être un peu transfiguré
sans perdre sa ressemblance, mais qui atteste de réelles qualités.
L’Opéra a acheté cette œuvre et elle sera exposée dans le monument. A
la place de M. Godebski, j’aurais envoyé au Salon quelques-unes de mes
études faites en Bussie et exécutées en marbre, le Moujick ivre, par
exemple; YOdium rutilante en plâtre galvanisé a le tort de papilloter
aux yeux, et l’éclat a détruit le modelé.

J’arrête ici cette étude déjà longue, mais trop courte certainement
pour les artistes qui ont le droit de réclamer l’attention pour des œuvres
longuement élaborées ; j’espère n’avoir pas trop sacrifié la sculpture;
ce grand art austère, je le répète, récompense mal dans la vie pratique
ceux qui le pratiquent avec honneur et même avec gloire.

Faire un choix parmi deux mille cinq cents tableaux et six cents
œuvres sculptées, c’est une lourde tâche; j’ai laissé passer sans doute
des ouvrages dignes d’attention, mais je n’en ai pas cité un seul qui ne
soit dû à un homme de talent ; en tout cas, si cette critique n’a pas tou-
jours dispensé l’éloge, elle aura été loyale et bien intentionnée; elle
s’est efforcée de ne louer que ce qui était louable et de tenir compte,
avant toute chose, de la sincérité de l’artiste et de l’ardeur de sa con-
viction.

CHARLES YRIARTE.

*1*

XIV. — 2e PÉRIODE.
 
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