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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 1
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0012

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

maison de M. Adrien Hardy, à droite de la Grande-Rue, près de la rue
Champ-Feuillard, autrefois Champ-feu-Guyard, une belle mosaïque, sur
laquelle ont déjà écrit l’abbé Martigny, dans la Gazette archéologique
de décembre 1877, et M. Julliot, dans le douzième volume du Bulletin de
Sens. C’est un grand carré, plus large que haut, de cinq mètres à peu
près sur trois, avec de fortes bordures de torsades et de méandres, qui
sont plus larges sur les côtés. Le sujet central représente, sur un pié-
destal étroit, un vase à deux anses, rempli de branches feuillues, et, sur
ses deux côtés, deux cerfs affrontés, dont l’un mâche une feuille verte
qu’il a détachée d’une des branches posées dans le vase. Quand on ne
connaissait encore que le cerf de gauche et qu’on pouvait supposer un
bassin ou un édicule central, on a dit que ce devait être le pavage d’un
baptistère. Le baptistère de Sens, s’il y en a eu un, aurait dû être plus
près de la grande église, et la mosaïque peut, doit même être plus
païenne que chrétienne. Un détail curieux est celui-ci. Tandis que le fond
blanc et toutes les couleurs sont en cubes de marbre, les parties rouges,
à cause de la difficulté de trouver assez de marbre de cette couleur, ne
sont qu’en cubes de terre cuite, mélange qu’on rencontre quelquefois.
Cette préoccupation de bon marché, aussi bien que les dimensions et la
forme en largeur, font plutôt penser, au lieu d’un temple ou d’un grand
édifice public, à un pavement d’atrium ou de salle d’une grande maison
particulière. Le mélange de cubes de terre cuite peut faire descendre
cette mosaïque à une époque un peu basse ; mais, fût-elle même d’un
temps chrétien, ce qui n’est pas impossible, à cause du cerf, elle
n’en est pas moins encore entièrement dans la donnée antique et
romaine.

I

MUSÉE LAPIDAIRE

J’arrive au musée lapidaire réuni dans le jardin de l’hôtel de ville.
Il est entièrement composé des débris sauvés depuis quarante ans, de
la démolition des vieux remparts gallo-romains. De ceux-ci il subsiste
à peine maintenant quelques morceaux le long de la promenade, à la
droite de la ville, celui où se trouve la haute poterne du xme siècle, si
souvent dessinée, et les parties forcément conservées pour être devenues
le soubassement des maisons modernes. Tout le reste a disparu, et la
ruine en est récente. Dans la législation et la jurisprudence romaines,
 
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