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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 1
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0019

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

des constructions. Les tombeaux de la voie funéraire, les pierres des
gradins des arènes, celles de la Motte de Giar, peut-être une partie de
l’aqueduc romain, qui est antérieur aux murailles et paraît avoir été
coupé par elles,'tout ce qui se trouvait de maisons romaines et d’éclifices
dans le faubourg Saint-Paul entre Giar et les murailles, c’est largement
de quoi construire celles-ci, et ce qu’on a recueilli au musée lapidaire
ne vient pas d’une autre source.

Il faut ici passer sur les inscriptions, si intéressantes qu’elles soient.
M. Julliot en a d’ailleurs publié un excellent catalogue, complété par la
restitution à Caïus César, fils d’Agrippa et fils adoptif d’Auguste, d’une
inscription attribuée à Tibère, et par une lecture faite à la Sorbonne,
en 1877, sur une inscription si exceptionnellement considérable qu’il n’est
pas possible de n’en pas dire quelques mots. L’ensemble de ses pierres,
presque entièrement retrouvées, a plus de douze mètres de longueur sur
une hauteur de plus d’un mètre. Elle est l’œuvre de Marcus Magilius
Honoratus, Flamme augustal des Sénonais, et c’est un monument votif
consacré à son beau-père Sextus Julius Thermianus, — autre Sénonais,
qui était prêtre du fameux autel lyonnais de Rome et d’Auguste élevé par
les trente peuples des trois provinces .Gauloises, — à sa belle-mère, à sa
femme, à sa fille et à son frère, aussi Flamine augustal. Ce qui fait la nou-
veauté de ce monument, c’est qu’en tête de ces dédicaces de famille s’en
trouve une première aux Dieux Augustes, à Mars, à Yulcain et à la très
sainte déesse Yesta. La réunion des personnalités humaines et des divi-
nités est tellement exceptionnelle quelle a été d’abord contestée. La
démonstration de M. Julliot, — merveilleusement complétée par l’inter-
vention d’une inscription analogue du Musée de Lyon qui se rapporte à
la même famille, de sorte que les deux inscriptions s’expliquent et se
complètent l’une par l’autre, — est maintenant incontestable. Mais de
quelle manière l’inscription se présentait-elle? Celles de ses pierres qui
sont restées entières — ce qui prouve qu’il est utile de ne pas scier ces
vieux débris, mais de leur laisser leur épaisseur, qui est un renseigne-
ment, — ont des deux côtés une corniche de couronnement. Cette double
corniche étant à la même hauteur, et la tête de l’assise supérieure le long
de laquelle elle règne présentant une double pente pour l’écoulement
des eaux, l’inscription n’appartient pas à la façade d’un édifice dont un
de ses côtés aurait été à l’extérieur et l’autre à l’intérieur. Elle était
indépendante et placée sub dio,• mais, la grandeur des lettres la mettant
forcément à une grande hauteur, on se demande sur quoi elle était
portée. Ce ne devait pas être sur une colonnade, qui aurait été à la fois
trop isolée et trop chargée ; il est aussi peu certain que ce fut un tom-
 
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