EUGÈNE FROMENTIN.
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ville ensoleillée des doges. Bien souvent j’ai été fiappé par cet aspect
morne des eaux et du ciel, sur lequel s’enlevaient avec rigidité les palais,
les maisons aux toits rouges, aux longues cheminées, aux assises ver-
dies par le Ilot, aux contrevents de couleur. Le romantisme incandes-
cent de M. Ziem a fait du tort à la Venise réelle. Sur la foi de cette
ESQUISSE DU «SACHKI AU BORD DU NIL».
(Croquis à la plume d’Eug. Fromentin.)
interprétation conventionnelle, on s’attend beaucoup trop, lorsque l’on
débarque pour la première fois à Venise, à des ruissellements de
lumière et à des flamboiements de tons éclatants. Pour ma part, je con-
nais peu d’aussi solide et d’aussi nette traduction de Venise telle quelle
est, c’est-à-dire frappée dans toutes ses anciennes élégances par les
injures du temps et des hommes, que ces deux toiles de Fromentin. Je
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ville ensoleillée des doges. Bien souvent j’ai été fiappé par cet aspect
morne des eaux et du ciel, sur lequel s’enlevaient avec rigidité les palais,
les maisons aux toits rouges, aux longues cheminées, aux assises ver-
dies par le Ilot, aux contrevents de couleur. Le romantisme incandes-
cent de M. Ziem a fait du tort à la Venise réelle. Sur la foi de cette
ESQUISSE DU «SACHKI AU BORD DU NIL».
(Croquis à la plume d’Eug. Fromentin.)
interprétation conventionnelle, on s’attend beaucoup trop, lorsque l’on
débarque pour la première fois à Venise, à des ruissellements de
lumière et à des flamboiements de tons éclatants. Pour ma part, je con-
nais peu d’aussi solide et d’aussi nette traduction de Venise telle quelle
est, c’est-à-dire frappée dans toutes ses anciennes élégances par les
injures du temps et des hommes, que ces deux toiles de Fromentin. Je