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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0103

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

album. Il n’v a pas moins de quatorze eaux-fortes, et nous y relevons quarante-deux
têtes de pages, lettres ou culs-de-lampe; images charmantes dans leur sévérité et d’une
composition toujours intéressante.

II. Histoire de la Gravure, par M. G. Duplessis, 1 vol. in-8° jésus de 528 pages,
illustré de 37 gravures en héliogravure Amand Durand et de 37 gravures
dans le texte.

Nul n’était mieux placé que M. Georges Duplessis pour écrire une Histoire de la
Gravure. Conservateur adjoint des estampes à la Bibliothèque nationale, il a sous la
main une collection incomparable; il lui était presque loisible d’écrire ce volume sans
sortir de son cabinet, surtout appuyé comme il l’est sur d’importants travaux publiés
antérieurement, où il a étudié à fond divers maîtres de la gravure.

Ce livre n’est, du reste, qu’une édition nouvelle, corrigée et amplifiée, de celui
qui a paru dans la Bibliothèque des merveilles, et qui a déjà obtenu un succès
mérité.

L’importance et Battrait de cette édition lui viennent des planches qui l’accompa-
gnent dans le texte et hors texte. M. Amand Durand, dont le talent d’héliograveur est
universellement apprécié, amis là 63 reproductions d’estampes anciennes qui lui font
le plus grand honneur et proclament du même temps l’excellence du procédé qu’il
emploie. 11 est impossible de contrefaire les originaux — contrefaçon permise et utile
s’il en fut — avec une plus complète perfection ; pas un trait n’est perdu, le modelé se
poursuit jusque dans les finesses les plus déliées. M. Amand Durand plus que tout
autre semble bien près do résoudre le problème des colorations en héliogravure, c’est-
à-dire le desideratum le plus marqué de cette merveilleuse invention. Ses estampes
ont des noirs variés, souples et profonds; il a réussi à graver non seulement les traits
et les valeurs dans leur dimension superficielle, mais aussi dans les profondeurs; il
obtient ainsi ces colorations grasses et brillantes qui résultent de la variété des épais-
seurs d’encre. Du reste, nous publions une de ces planches; c’est, croyons-nous, la
meilleure démonstration à faire de leur rare mérite.

Quoiqu’elle porte la mention P.-Paul Rubens fecit, la figure superbe, héroïque et
si noblement décorative de Sainte Catherine n’a probablement pas été gravée par le
peintre lui-même : M. G. Duplessis classe cette planche au premier rang de celles
qui pourraient être attribuées au maître avec quelque vraisemblance. Nous croyons
que la réserve de l’écrivain est parfaitement justifiée. Rubens avait sous la main
un groupe de graveurs éminents qu’il a formés lui-même et qui doivent à ses conseils
le meilleur de leur talent. C’est à son école que Bolsvvert, Paul Pontius, Lucas Yoster-
man et Pierre de Jode le jeune ont appris à graver la forme et les colorations pour
elles-mêmes, c’est-à-dire en faisant abstraction de leur outil de graveur. Cette école
n a pas produit de chef-d’œuvre que puisse revendiquer la haute calligraphie ; elle n’a
pas non plus enrichi le répertoire si varié aujourd'hui des trucs et tours d’adresse que
comporte l’eau-forte, mais elle a fait mieux : on lui doit d’admirables et fidèles tra-
ductions des peintures de Rubens et de Jordaens; elle a donc dignement rempli la
mission de la gravure,

Heureux les peintres qui peuvent ainsi tenir sous leur surveillance directe ce
collaborateur delà pointe ou du burin dont l’outil raconte et analyse leur œuvre et la
répand à des milliers d’exemplaires ! De celui qui serait peut-être leur pire ennemi,
ils se font un ami sûr et fidèle, quand ils veulent bien le guider amicalement et aussi,
 
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