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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0105

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98

GAZETTE DES BEAUX-AliTS.

Pour en revenir à la Sainte Catherine, il n’est peu présumable qu’un peintre aussi
bien entouré de graveurs que le fut le maître d’Anvers se soit condamné au travail
ingrat et minutieux au moyen duquel est obtenu le modelé de cette figure; c’est là
incontestablement un travail de graveur. D’autre part, s’il est vrai que chez les
peinlres-graveurs il y ait une étrote parenté entre leur manière de dessiner et leur
façon de graver, comment admettre que la fougue d’exécution, la prestesse de main
incomparables qui éclatent dans les dessins de Rubens, comme dans sa peinture, se
soient mélamorphosées subitement en ce calme parfait, cette tranquillité de travail que
nous révèle la gravure? Ce n’est pas à dire que la main du grand artiste n’ait pas posé
sur cette planche; nous l’y verrions volontiers, au contraire, notamment dans certains
accents de la tête de sainte Catherine et, surtout, dans la main qui lient l’épée;
c’est là, selon tou es les apparences, de la gravure de peintre, expressive, hardie et
peu soucieuse de la propreté de travail. Rien n’empêche d’attribuer ces morceaux à
Rubens lui-même.

Je n’ai pas à analyser le livre de M. G. Duplessis, cela m’entraînerait trop loin,
et, du reste, la substance en est connue, puisque nous sommes en présence d’une réé-
dition. Dans un court aperçu de la question si controversée des origines de la gravure,
IM. Duplessis prend le parti fort sage do choisir comme'point de départ la première
manifestation vraiment artistique d’un métier dont l’ancienneté est incontestable,
c’est-à-dire la fameuse épreuve du nielle de Maso Finiguerra (1452), découverte par
l’abbé Zani dans no're propre Cabinet des estampes. 11 laisse les Allemands et les
Flamands se disputer les honneurs de la priorité, qui parait, en effet, appartenir aux
uns ou aux autres, jusqu’à plus ample informé, abstraction faile de la question de la
matière gravée, bois ou métal. — L’important serait d’abord de se mettre d’accord sur
ce qu’il faut entendre par estampe. Comme M. Henri Delaborde l’a démontré ici même,
la mode d’imprimer des bois gravés en relief était connue dès le commencement du
xvc siècle (1406). Le Saint Christophe, de 1425, et la Vierge et l’enfant entourés de
saintes, de 1418, ne sont donc pas les premières épreuves de la gravure. Les cartes à
jouer rejettent bien plus loin encore l’origine de la gravure à impression, car on les
connaît en Italie en 1299 ; il est vrai de dire qu’il s’agit peut-être de cartes faites à la
main, la preuve du contraire n’est pas faite.

Quoi qu’il en soit, l’estampe à proprement parler, c’est-à-dire l’épreuve ayant une
valeur au point de vue de l’art, ne date que de la seconde moitié du xv° siècle, et elle
apparaît simultanément dans tous les pays civilisés do l’Europe, du nord au midi, car
l’Espagne a la sienne. Nous ne suivrons pas M. G. Duplessis dans l’intéressant voyage
qu’il poursuit à la recherche des graveurs notables de chacun do ces pays, c’est
affaire aux lecteurs de son livre; il nous suffit de l’avoir recommandé à l’attention de
nos abonnés, pour qui ces questions ont un intérêt tout spécial.

Avant de terminer, je signalerai l’heureuse idée qu’a eue M. Duplessis de terminer
son ouvrage par un répertoire d’indications pour former une collection d’estampes. Les
graveurs les plus recommandables classés dans l’ordre alphabétique sont présentés
avec quelques notes succinctes de biographie et de bibliographie et l’énumération de
leurs ouvrages les plus marquants. On y trouvera des renseignements pour quelques-
uns de nos artistes contemporains, Gaillard, Jacquemart, Huot, Flameng, etc.

La liste devrait, à notre avis, avoir un peu plus d’extension ; mais, puisqu’il fallait
se borner, M. G. Duplessis a suivi son sentiment, et nous ne saurions l’en blâmer. Il
y aurait certainement d’autres critiques à formuler, quelques erreurs ou omissions à
 
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