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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 2
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Lenormant, François: Deux nouveautés archéologiques de la Campanie, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0126

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118

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ments consistent en damiers, en grecques et en palmettes; les couleurs
employées sont le blanc pour les fonds, le noir, le rouge et le brun poul-
ies décors.

Le temple était consacré à une vieille déesse italique, représentée
dans cent cinquante statues votives de tuf, qui ont été trouvées rangées
le long du côté nord de l’édilice. Ces statues sont toutes d’un travail
très grossier, dont la rudesse, quand elles étaient intactes, devait être
rachetée dans une certaine mesure par le modelé plus soigné donné à
la couche assez épaisse de stuc coloré dont elles étaient revêtues et dont
presque toutes présentent des vestiges incontestables; mais, même avec
ce revêtement, elles devaient être pour la plupart d’un aspect fort dis-
gracieux, car elles sont en général singulièrement courtaudes, beaucoup
trop développées en largeur pour leur hauteur, et elles donnent une
idée bien peu avantageuse du sentiment d’art et de l’habileté de main
des tailleurs de pierre indigènes de Capoue, qui les ont exécutées sous
la République romaine et dans les premiers temps de l’Empire. Dans leur
état actuel, quand on les voit rangées autour des salles inférieures et
un peu obscures du musée de Capoue, elles donnent à la première vue
l’impression cl’une assemblée d’idoles monstrueuses de la Haute-Asie.
Leur taille varie de 0m, 30 à lm,10. La déesse y est toujours figurée assise
sur un trône à haut et large dossier, tenant dans ses bras un ou plusieurs
enfants emmaillotés; elle en porte quelquefois jusqu’à douze à la fois,
rangés en éventail, six sur chacun de ses bras, ce qui lui donne un an-
tout à fait réussi de Mère Gigogne. Dans un exemple l’enfant est nu,
dans un autre il prend le sein de la déesse, ce qui suffit à réfuter la
bizarre opinion de M. von Dulin, qui voulait voir ici des morts envelop-
pés de leurs bandelettes funèbres et reçus dans le sein de la déesse des
enfers. Sans doute quelquefois l’art symbolique de l’antiquité a donné
à l’âme des morts la figure d’un enfant. C’est là le sens des enfants
qu’emportent les Harpies dans les bas-reliefs du célèbre tombeau de
Xanthos, en Lydie, de l’enfant emmailloté qu’un être de la même classe
serre dans sesbras dans l’intaille d’un scarabéedu Musée étrusque de Flo-
rence. M. von Duhn aurait même pu citer ici l’usage tout particulier delà
nécropole qui entoure les murailles d’une petite ville étrusque innommée,
au Pozzo di San-Cornelio, près d’Arezzo. L’emplacement dechaque tombe
y est.marqué par une ligure d’enfant emmailloté, en terre cuite, haute
de 30 à àO centimètres, qui devait être dressée à la surface du sol, sor-
tant à moitié de la terre. Le musée municipal d’Arezzo possède plusieurs
centaines de ces figures, auxquelles je ne connais d’analogue nulle part
ailleurs. Mais c’est vraiment pousser au delà de toute limite acceptable
 
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