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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Lenormant, François: Deux nouveautés archéologiques de la Campanie, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0238

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226

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

présentation de figurines de ce genre à la divinité était un moyen de
consacrer le souvenir d’un sacrifice que l’on avait offert, ou bien un
subterfuge économique, mais tout à fait conforme aux mœurs religieuses
de l’antiquité, pour suppléer à un sacrifice sanglant, dont la dépense
aurait excédé les ressources de l’adorateur. On remarquera que la plu-
part des animaux que nous venons d’énumérer comptaient au nombre
des symboles de la déesse mère, de la Bona Dea italique comme de la
Déméter grecque. C’est qu’en effet la victime que l’on choisissait de pré-
férence pour l’immoler à une divinité était son animal sacré.

7° Des fleurs et des fruits. Parmi ces derniers, les plus multipliés
sont la grenade et la pomme.

Toutes les statuettes de terre cuite dont il vient d’être question
portent le cachet incontestable de l’influence de l’art proprement hellé-
nique, et non romain. Elles sont sûrement antérieures à la guerre
sociale, jusqu’à laquelle les mœurs osco-helléniques se maintinrent
intactes dans la Campanie. Ce sont seulement les membres votifs de
forte dimension dont une grande partie, la plus grande peut-être, date
d’un temps postérieur, de l’époque de la Capoue peuplée par les colo-
nies successives des citoyens romains qu’y établit César pendant son
premier consulat et des vétérans d’Auguste. Bien que grecques d’accent,
les figurines votives de Capoue sont en général fort grossières d’exécution
et très médiocres au point de vue de l’art. L’immense majorité a été
simplement poussée dans le moule, sans aucune retouche à l’ébauchoir.
On y remarque de grandes variations de style, mais l’archaïsme de
quelques-unes des pièces pourrait bien n’être que d’imitation. Dans la
slips du temple de Jovia Damusa, on remarque aussi, comme dans le
dépôt analogue qui fut découvert, il y a dix-huit ans, à côté du temple de
Déméter, à Tégée d’Arcadie, beaucoup de ces figurines qui n’ont pas
même été moulées, mais seulement façonnées de la manière la plus
sommaire, en pinçant l’argile molle entre les doigts et en indiquant par
des pastillages les traits de la face et les parures. Ces productions d’une
imagerie populaire qui voulait se mettre à la portée de la bourse des
plus pauvres affectent, par leur grossièreté rudimentaire, l’apparence
d’œuvres d’une extrême antiquité. Mais il faut se défier de cette appa-
rence, car un grand nombre de faits absolument positifs établissent qu’on
en a produit dans tous les temps.

Un archaïsme plus franc, et qui cette fois paraît véritable, est celui
d’un certain nombre de plaques de terre cuite avec bas-reliefs, qui
doivent avoir été des ex-voto. On en remarque plusieurs où la repré-
sentation est celle de l’Artémis pcrsique, ailée, tenant deux lions ou
 
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