Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Lenormant, François: Deux nouveautés archéologiques de la Campanie, [2]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0239

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
DEUX NOUVEAUTÉS ARCHÉOLOGIQUES DE LA CAMPANIE. 227

panthères par les pattes de devant, telle qu’elle était figurée sur le coffre
de Cypsélos à Olympie. Une autre fait voir Hercule étouffant à terre le
lion de Némée, entre deux personnages de plus petite dimension, qui
jouent de la lyre

Le dépôt de terres cuites du Fondo Patturelli n’était peut-être pas,
du reste, entièrement et exclusivement formé par la stips votive du
temple. Il semble que nous y ayons aussi les déchets d’une fabrique
installée dans les dépendances du sanctuaire pour exploiter la dévotion
de ceux qui le visitaient et leur fournir leurs ex-voto, fabrique qui joi-
gnait à cette spécialité de sacristie d’autres travaux. Je n’arguerai pas
dans ce sens de la présence d’images de divinités qui n’étaient pas celles
du temple ; car l’usage de dédier à un dieu la représentation d’un autre
dieu, longtemps méconnu des archéologues et mis pour la première fois
en lumière par Letronne, est aujourd’hui un des faits les mieux établis
du polythéisme. Mais on ne saurait expliquer autrement le nombre con-
sidérable de moules et de fragments de moules qui se sont trouvés dans
ce dépôt, à côté des statuettes qu’on en avait tirées, ni surtout la sin-
gulière quantité d’antéfixes qu’il contenait. 11 y en avait de quoi fournir
à la toiture d’un grand nombre d’édifices, car le musée de Capoue en
possède de 500 à 600, sans compter la quantité de celles qui se sont
répandues par toute l’Europe. Presque toutes ont des traces de peinture.
Beaucoup ne présentent qu’une simple palmette, plus ou moins élégante,
ou de ces bustes divers, s’offrant aux regards de face, que l’on retrouve
sur tant d’antéfixes de toutes les provenances. Le motif peut-être le plus
multiplié est le masque de la Gorgone, tantôt d’apparence très archaïque,
tantôt de style perfectionné; car là encore nous trouvons les mêmes
variations de style que dans le reste du dépôt. Un autre type d’antéfixe,
qui se reproduit à un grand nombre d’exemplaires, toujours de style
ancien ou imitant l’ancien, retrace l’image en bas-relief d’une sorte,
d’amazone ou de déesse, vêtue d’une tunique courte, chaussée de bot-
tines, le carquois aux épaules, assise de côté sur un cheval et tenant
l’arc; sous son cheval est toujours une oie. Je serais disposé à voir ici
une représentation archaïque de la Diane Tifatine, dont le temple célèbre
était situé tout auprès de Capoue, et paraît avoir été pour les popula-
tions de cette partie de la Campanie un centre à la fois religieux et po-
litique, comme le temple de la Diane Nemorensis, puis celui de la Diane
Aventine le furent pour les Latins. Jusqu’à présent on ne connaissait de
cette déesse qu’un type très postérieur, celui que nous offre une pein-
ture murale du iip siècle de l’ère chrétienne, conservée au musée de
Capoue et découverte il y a peu d’années à Sant’ Angelo in Formis,
 
Annotationen