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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Fillon, Benjamin: Nouveaux renseignements sur Marc-Antoine Raymondi: lettre à M. Georges Duplessis
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0248

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

2.40

Il continue à faire partie de l'atelier de Raphaël, où il avait la
direction de la gravure, jusqu’au décès de ce grand homme, arrivé le
6 avril 1520. Le broyeur de couleurs de la maison, appelé Baviera, était
chargé du soin de tirer ses estampes et d’en opérer la vente, qui était
très fructueuse, si l’on en croit Vasari;

Il ouvre alors un atelier personnel, où il reçoit un grand nombre
d’élèves, originaires, les uns, d’Italie, les autres, de France et d’Alle-
magne, et se met à reproduire les dessins de divers artistes, de goûts
très opposés. Parmi ses élèves, quelques-uns s’approprient plus ou moins
sa manière, selon leur tempérament; mais tous ne le suivent que de
loin, même les plus habiles 1 ;

Il est emprisonné pendant quelque temps, en 1525, par ordre du
pape Clément VII, pour avoir gravé, d’après Jules Romain, une suite de
sujets libres, représentant les Amours des dieux, qu’accompagnaient
des sonnets licencieux de Pierre Arétin ;

Sa maison est pillée en mai 1527, lors du sac de Rome, par les
bandes de Charles de Bourbon ;

Presque ruiné, il se retire, la même année, à Bologne;

Il meurt entre juin 1527 et 1530 2, laissant le bien qu’il possédait
à Argine, lieu de sa naissance, à Giorgio, son fils naturel.

Vous savez, mon cher confrère, comment Malvasia raconte cette
mort dans sa Fclsina piltriee, publiée en 1678. Selon lui, Marc-Antoine
aurait été tué par un gentilhomme de Rome, pour lequel fut gravée la
première planche 'du Massacre des innocents. Irrité de ce que l’artiste
en aurait exécuté une reproduction, il s’en serait vengé en lui ôtant la
vie. — Malvasia avait, sans doute,! pris ce renseignement à quelque
source analogue à celle où vint puiser Deshayes, le touriste parisien,
dix-neuf années avant l’apparition de son livre. Il est à regretter que
l’historien de l’école bolonaise n’ait pas été lui-même mis en rapport
avec le libraire qui prétendait descendre des Raymondi. Il nous eût
fourni des notions bien autrement précises, car il n’eût pas manqué

1. Aussi n’est-ce pas sans étonnement qu’on voit M. Passavant revendiquer pour
Georges Pencz et d’autres graveurs germains, non moins secondaires, la paternité
d’œuvres d’élile, telles que le Massacre des innocents au Chicot, par exemple,
pièce sortie incontestablement d’une main italienne.

2. Vasari dit que sa mort suivit d’assez près son retour à Bologne, ün passage de
la Corlegiana de l’Arétin indique, de son côté, qu’il était décédé avant 1334, époque
de l’impression de celte comédie. La lettre de Deshayes, rapportant une tradition de
famille, place l’événement après « Passant de Rome ». Il y a donc presque concor-
dance entre ces trois indications.
 
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