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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Le Salon de 1880, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0414

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396

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

lez-vous que marche la machine, de quelque huile de bienveillance
polie que l’on engraisse chaque année les ressorts? Qui commande dans
la maison? Sont-ce les artistes? est-ce l’administration? Il faut bien que
cela se décide. Et pourtant chacun hésite à lâcher la clef de cette mai-
son, car qui tient les expositions a en main une direction quasi com-
plète des beaux-arts.

Les barbes grises comme moi se souviennent seules de l’agitation des
artistes en 18Ù8. Ziegler paraissait dans la grande galerie du Louvre et
voulait faire l’inventaire des musées en trois jours. Couture criait : A
l’Hôiel de Ville! et courait embrasser Lamartine. Le dessous du grand
escalier du Louvre, où l’on venait d’inscrire les tableaux destinés au pro-
chain Salon, était transformé en corps de garde : là, les artistes, appelés
dans la nuit du 2/i février pour veiller eux-mêmes à la protection des
richesses de la nation, ne tardaient pas à créer une" sorte de club, à
travers les fumées duquel se remirent aussitôt sur le tapis les questions
brûlantes, déjà débattues avec passion, les semaines précédentes, dans
l’atelier de Boissard à l’hôtel Pimodan ; car dès les derniers mois de 18A7
on s’occupait fortement de révolutionner les expositions. La fameuse
brochure De l’oppression dans les arts y avait été rédigée, avec sa partie
historique par Villot, avec ses modes d’exécution par Boissard et Clément de
Bis. Bans les premiers jours de mars s’organisait à l’Ecole des beaux-arts
un comité dont faisaient partie MM. Ingres et Delaroche, le comte de Nieu-
werkerke, Célesiin Nanteuil, Ilédouin, les Leleux, etc., et ce comité for-
mulait un programme complet, dont les curieux doivent posséder le texte
imprimé, et qui a été le point de départ des réformes capitales adoptées
par le règlement des Salons qui ont suivi 1848 : jury d’admission et de
récompenses nommé par les artistes, placement des ouvrages contrôlé
par eux, etc. C’était là, il faut le dire, un gros mouvement et un grand
rajeunissement de l’organisation des expositions, et il coïncidait justement
avec l’émancipation nécessaire d’un côté considérable de l’école nouvelle,
méconnue ou du moins très sévèrement traitée par le régime précédent.
Quand j’entrai aux expositions, en 1852, appelé par la confiance de
M. de jNieuwerkerke, je ne trouvai guère à y apporter que de menus
perfectionnements de détail, tels que l’introduction dans le jury de l’élé-
ment des amateurs, et les artistes, ils peuvent m’en croire, n’ont pas eu
à s’en plaindre, pour une certaine pacification dans le groupe des jurés
peintres ou sculpteurs, et aussi pour une certaine balance d’indulgence
et d’équité générale. Il fallut bien aussi limiter à trois, puis à deux, le
nombre des envois de chaque artiste, car les divers palais des expositions,
quelque développement que l’on donnât à leurs galeries, ne suffisaient
 
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