Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Le Salon de 1880, 1
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0415

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE SALON DE 1880.

397

plus à contenir les fournées toujours croissantes des œuvres admises, et
puis il se produisait un fait singulier, régulièrement constaté, c’est l’élar-
gissement progressif des toiles destinées aux Salons. Les peintres faisaient
plus vaste, pour mieux attirer les yeux du public, de plus en plus inté-
ressé à ces fêtes périodiques de l’art. Le système a marché de la sorte
pendant nombre d’années, interrompu seulement de 1857 à 1863 par le
rétablissement temporaire du jury de l’Institut. Le moment vint où il
me parut que les artistes étaient mûrs pour adopter les conséquences
logiques des programmes élaborés par leur comité en 1848. Je proposai
à M. le surintendant de remettre complètement entre les mains des
artistes la gestion du Salon. C’était le temps où des projets de toute sorte
relatifs à l’organisation des arts étaient portés chaque jour à Saint-Cloud.
M. de Nieuwerkerke soumit celui-là à l’Empereur, qui l’approuva, mais
invita naturellement le surintendant à en causer avec M. Walewski. Le
ministre d’État eut bientôt fait de répondre : Cela ne nous va pas, c’est
une idée anglaise. — Et la chose en resta là. Le ministre ne se doutait
même point que cette idée anglaise venait de France, comme de France
elle était allée en Autriche, en Russie, en Espagne, en Suède, partout.
Mais sept ans après, en janvier 1870, je repris tenacement l’alfaire, et
cette fois quatre cents artistes, les plus considérables de notre école en
tout genre, appuyèrent le projet de leur signature. Hélas! hélas! c’était
le moment où cette funeste manie des commissions commençait à
poindre, et celle à laquelle M. Maurice Richard eut la malheureuse idée de
confier la discussion de ce projet tout d’une pièce le disloqua si bien par
ses divagations, que le ministre, encore très novice en telles matières, n’osa
passer outre, et c’en fut fait de nouveau. Je le regrettai vivement quelques
mois plus tard, car, si, à ce moment, la corporation des artistes eût été
solidement organisée, elle eût, je n’en doute pas, évité bien des sottises
à des malheureux qui, faute de mieux, et éprouvant le besoin d’agir et de
s’agiter en commun, se jetèrent, sans trop y regarder, dans la fédération
des artistes, féconde en dangereuses niaiseries. Mon projet était aussi
simple et aussi large que possible : « L’Académie nationale des artistes
français est instituée sous la présidence honoraire de M. le ministre des
beaux-arts. Elle se compose provisoirement de tous les peintres, sculp-
teurs, dessinateurs, architectes, graveurs et lithographes qui ont été
récompensés pour leurs ouvrages, soit par l’admission dans la 4e classe
de l’institut, soit par la décoration de la Légion d’honneur, soit par une
des médailles décernées à la suite des expositions d’art de Paris, soit
par le grand prix de Rome. La commission que l’Académie élira chaque
année pour organiser et gérer les expositions, sera chargée de désigner,
 
Annotationen