Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Le Salon de 1880, 1
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0416

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
398

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

parmi les exposants, et sans limite de nombre, ceux qui lui paraîtront
dignes de faire partie de l’Académie. La même commission aura le droit
de proposer à l’Académie nationale l’admission des artistes qui, ne pre-
nant point part aux expositions, n’en feraient pas moins, par leurs tra-
vaux, honneur à la compagnie... En dehors des membres artistes, l’Aca-
démie pourra s’adjoindre, par l’élection, des membres honoraires. »

C’était tout bonnement, je n’en disconviens pas, l’ancienne Académie
royale de peinture et de sculpture, laquelle, de 16/i8 à 1790, avait con-
duit si admirablement les affaires de notre école, et que j’élargissais le
plus libéralement que j’avais pu imaginer, à la mesure de notre siècle.
Je pensais, et je penserai toujours, qu’une institution née des entrailles
mêmes d’un pays a le don de servir utilement ce pays tant qu’il lui reste
un vrai germe de vie. Le lendemain du jour de mon arrivée à la direc-
tion des beaux-arts, mon premier soin fut de rappeler aux artistes leurs
quatre cents signatures et de les mettre en demeure d’y faire honneur.
En 187A, en 1875, ils m’ont encore renié deux fois en deux ans; jamais
je n’ai vu gens moins soucieux de leur liberté, faisant plus gaiement
litière de leurs intérêts de corps par horreur les uns des autres; et cela
donne quelque raison à ceux qui, d’après les récits anciens, les traitaient
comme des parias et les recevaient en caleçon, au sortir du bain, pour
leur remettre leurs médailles. Je répète, et répète encore, qu’il faudra
que les artistes et l’administration en viennent là, et qu’il n’est pas
d’autre solution, et qui puisse d’abord se formuler autrement qu’avec ce
cadre net et bien défini, incontesté, incontestable. L’administration nou-
velle, dans son désir de mieux faire et de tirer le moins mauvais parti
de l’état actuel, auquel il lui coûtait encore de renoncer, s’est mise avec
bonne foi et bonne volonté devant la question et a cherché ingénieuse-
ment les améliorations idéales.

Mais — que voulez-vous? — l’idéal et la pratique seront éternellement,
sur ces matières, en contradiction profonde, en tiraillements inévitables.

L’idéal veut que le Salon soit un lieu décoré de tableaux choisis,
disposés pour le plus grand plaisir des yeux, dans les conditions les plus
favorables à leur mise en valeur.

La pratique, j’entends la pratique humaine, veut que chacun des
artistes chargés d’examiner les ouvrages destinés à ce Salon, artistes
choisis à cet effet par les autres artistes, leurs amis, élèves ou cama-
rades, ait pour préoccupation naturelle, et j’allais dire pour mission de
défendre les intérêts, les plus vifs intérêts de ces électeurs, dont il
connaît de plus près encore que l’administration les besoins et sou-
vent les misères. De là un juste entraînement à tenir compte, à côté du
 
Annotationen