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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Rayet, Olivier: Les fouilles d'Olympie
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0428

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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renseignements du plus grand prix, qui précisent plusieurs dates et font
disparaître bien des confusions et des erreurs. Les œuvres de sculpture
ont été, cela va sans dire, fort peu nombreuses : les empereurs païens
avaient déjà pris les plus belles des statues d’Olympie ; Constantin et
Théodose ont emporté le reste à Constantinople. Néanmoins, outre une
multitude de petits ex-voto en bronze, quelques morceaux remarquables
ont été trouvés : je citerai notamment une tête de Jupiter en bronze, com-
posée de plusieurs morceaux de métal rivés ensemble, et des plus curieuses
pour l’étude des procédés dont se servaient les artistes de la fin du vipou
du commencement du vie siècle; une plaque de la même date, également
en bronze, et décorée d’une ornementation au repoussé divisée en quatre
registres, dont le motif principal est une Artémis ailée tenant par les
pattes de derrière deux lions ; enfin et surtout un Hermès en marbre,
tenant sur son bras gauche Dionysos enfant, et trouvé à sa place primi-
tive, dansl’Héræon. Pausanias mentionne cette statue et nous apprend
que la tradition locale l’attribuait à Praxitèle; Pline en parle, au con-
traire, comme de l’œuvre de Céphisodote1. Il va sans dire que les Alle-
mands ont adopté d’enthousiasme la première attribution. La vue du
marbre même m’inclinerait, je l’avoue, vers la seconde et la moins glo-
rieuse : il y a, en effet, dans cette œuvre, à côté d’une habileté étourdis-
sante, des pauvretés et des sécheresses dont je serais fâché que Praxi-
tèle fût coupable. Mais je reviendrai dans un autre article sur cette ques-
tion. Je voudrais aujourd’hui étudier les figures du fronton ouest du temple
de Zeus, figures dont on a retrouvé de nombreux fragments. Celles du
fronton est nous faisaient connaître Pæonios; celles-ci nous révèlent
un artiste plus célèbre encore, un contemporain et un érûule de Phi-
dias, Alcamène.

Alcamène était né à Lemnos, île conquise par les Athéniens dans les
dernières années du vie siècle; nous ne savons si ses parents étaient au
nombre des colons venus de l’Attique, ou des anciens habitants laissés
en possession d’une partie de leurs terres, mais réduits à une condition
sociale à peu près semblable à celle des métèques, c’est-à-dire qu’ils
payaient à Athènes des impôts et lui devaient le service militaire sans jouir
d’aucun droit politique. Quoi qu’il en soit, il dut quitter de bonne heure
sa patrie pour venir s’établir à Athènes, et, s’il n’était pas citoyen de

1. Il v a deux artistes de ce nom, l’un père, l’autre fils de Praxitèle. Pline connaît
leur existence, mais confond complètement leurs œuvres.
 
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