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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Rayet, Olivier: Les fouilles d'Olympie
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0436

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418

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

comme entente de la décoration, infiniment au-dessus de celui auquel
est dû le fronton est. Quelle pauvreté d’invention dans celui-là! Quelle
raideur et quelle sécheresse dans les cinq lignes verticales formées par les
personnages du centre, Zeus, Pélops, Ilippodamie, OEnomaos et Stéropé,
tous debout, sans liaison l’un avec l’autre, et alignés comme un jeu de
quilles. Ici, au contraire, quelle forte constitution des groupes! quel mou-
vement et quelle variété dans les attitudes !

Dans la facture de chaque morceau , la supériorité d’Alcamène est
aussi certaine, quoique cependant moins marquée. Les mêmes négli-
gences, il est vrai, se retrouvent dans les parties accessoires, surtout
dans les draperies et dans les tuniques des femmes. Alcamène, comme
Pæonios, a fait ses figures pour être vues d’en bas, et d’une distance
où les détails se perdent; comme lui, il a évidemment compté, pour
suppléer aux insuffisances du travail du ciseau, sur l’emploi de la pein-
ture et d’appliques en métal. Et ces négligences vont quelquefois si loin
que, même en tenant compte de la destination décorative des figures, on
ne peut s’empêcher de les condamner : ainsi, par exemple, dans le troi-
sième couple de la moitié droite, à partir du Pirithoüs, il est impossible
de trouver la place des hanches, des cuisses et des jambes de la femme
qui se soulève sur les genoux et cherche à se dégager. Mais ces parties
mal dessinées et faites à grands coups de ciseau sont moins nombreuses
que dans le fronton de Pæonios, et, dans les parties étudiées, le modelé
est serré de plus près et infiniment moins brutal. L’idéal des deux
artistes est évidemment tout autre. Certes ce sont de superbes morceaux
que le torse du Cladaos se soulevant pour regarder la querelle, que
la large poitrine de Zeus, juge du combat, et que la tête du vieillard
accroupi, mais ces morceaux valent surtout par l’ampleur et, pour em-
ployer le terme qui a cours dans les ateliers, par l’enveloppe ; la facture
en est trop sommaire. Alcamène a moins de puissance et de largeur; les
contours de ses personnages sont plus fins, leurs proportions plus
élancées. Le torse de Pirithoüs, qui est la plus belle partie de tout l’en-
semble, a bien les larges plans et la division simple et nette des torses
de Pæonios, mais c’est par l’élégance des formes et la dignité de l’atti-
tude qu’il est remarquable, plus que par la vigueur des muscles et
l’énergie du modelé. Assurément c’est un jeune homme robuste et
assoupli par la guerre et par le gymnase que l’artiste a eu sous les yeux,
mais c’est un jeune homme de fine race; son port et son geste montrent
qu’il sait les yeux du peuple fixés sur lui, et que l’éducation l’a façonné
dès l’enfance à garder dans toutes les situations cette élégance et cette
harmonie (eùpuôpua) à laquelle les Grecs attachaient tant de prix. Tel
 
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