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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 6
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Rayet, Olivier: La sculpture au Salon
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0570

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LA SCULPTURE AU SALON. 547

de la Villa Medici, et la cohabitation des sculpteurs et des archéologues
ne serait sans doute inutile ni aux uns ni aux autres.

J’enverrais donc M. Suchetet à Athènes, pour y développer, au con-
tact de l’antiquité, les fortes qualités que révèle sa Byblis. J’y enverrais
aussi M. Lefeuvre, qui a . sans doute moins de souille, mais qui montre
dans son Adolescence un talent bien fin et bien distingué. Cette figure,
en plâtre, avait déjà, il y a deux ou trois ans, valu à son auteur le prix
de Florence ; exécutée en marbre, elle a naturellement gagné en préci-
sion, sans rien perdre de sa jeunesse' et de sa suavité. La pose est sans
prétention et gracieuse, le modelé très bien étudié dans sa discrétion
voulue; les jambes sont d’excellents morceaux. La tête, qui a été re-
maniée, est restée la partie faible : elle est trop indécise, même pour
une fillette de 13 à l/i ans. Un peu trop de réalisme aussi dans le ventre
ballonné, dans la maigreur des bras, dans la mollesse des mains;
M. Lefeuvre ne nous en montre pas moins là, à tout prendre, une excel-
lente figure, et qui, elle aussi, est pleine de promesses.

Le groupe de M. Lenoir, le llepos, est une œuvre moins achevée et
qui se tient moins. Elle.ne peut être vue que d’un côté, et la facture en
est inégale; mais elle témoigne, elle aussi, d’un sentiment personnel et
de qualités d’exécutant sérieuses. Une femme assise au pied d’un arbre,
à l’ombre d’une tenture accrochée aux basses branches, tient sur ses
genoux un enfant nu, endormi de ce sommeil robuste que connaît seul
le jeune âge. La mère, elle, est à peine assoupie; le sourire de la joie
erre encore sur ses lèvres, et l’on sent qu’au moindre bruit ses paupières
demi-closes s’ouvriraient aussitôt. L’opposition des deux sommeils est
très bien exprimée; la pose du bambin est tout à fait juste, le modelé
habile, avec une brutalité voulue. Il ne faudrait pas cependant que
M. Lenoir se laissât influencer davantage par le peintre Millet. Mais
pourquoi pousser si loin la manie de l’inquiétude? Chassons ces alarmes
et laissons-nous aller au plaisir de goûter une jolie chose.

Un bas-relief est œuvre infiniment plus facile et par suite moins
méritoire qu’une figure de ronde bosse. Arrêtons-nous cependant un
instant devant la Sainte Cécile de M. Lombard, un tout jeune homme,
logisie de cette année même. De la composition il y a peu à dire : la
lîenuissance en a fait les frais. Mais la tête de la sainte est d’une ravis-
sante grâce florentine : l’ange debout devant elle et accoudé à son orgue
a un regard sérieux et profond. Que M. Lombard élague un peu les orne-
ments qu’en imitateur trop fidèle il a multipliés à l’excès; qu’il allonge
un tantinet le bras gauche de sa sainte, et que, pour l’honneur de la
cuisine céleste, il engraisse un peu ce malheureux ange qui n’a que la
 
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