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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 34.1886

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Nr. 2
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Geymüller, Heinrich von: Les derniers travaux sur Léonard de Vinci, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.19428#0161

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150

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d’imagination a eu dans l’évolution du sentiment artistique des temps
modernes une action bien plus grande que la sienne, etc. » Et d’abord
où devine-t-on le compas et le scalpel dans le portrait de Mona Lisa?
dans l’enchevêtrement inextricable du combat et dans l’ordre mili-
taire triomphant des études pour la bataille d’Anghiari, dont plu-
sieurs nous ont été révélées pour la première fois par M. Richter. Et,
quant à l’étendue de l’influence exercée par Michel-Ange, qui, selon
nous, est loin d’avoir été le signe de la véritable grandeur de celui
qui l’a exercée, notre mémoire ne nous montre pas dans ce moment
en quoi elle est plus considérable que celle de Léonard. Il serait pos-
sible même, que l’influence des vingt-deux éditions du Traité de la
peinture de Léonard ait eu une action bien plus longue et bien plus
décisive, sans que l’on s’en rende compte, sur toute notre éducation
artistique et sur notre manière de voir et déjuger les arts, si même,
elle n’en forme pas le fond. Et d’ailleurs ce livre merveilleux restera
jusqu’à la fin des temps et sera toujours mieux apprécié, tandis que
Michel-Ange ne pourra jamais avoir d’Ecole, car le génie qui veut
s’affranchir de certaines lois supérieures — et seul il peut se permettre
de telles libertés — ne saurait produire un enseignement sain. Les
imitateurs de Michel-Ange ne l’ont que trop démontré pour notre
ennui et leur propre malheur.

Ne peut-on pas dire avec Léonard, en voyant M. Uzielli mettre la
perspective à la suite de la géométrie parmi les mathématiques pures,
ce que Léonard se disait à lui-même, dans un cas analogue cité plus
haut : Rappelle-toi de mettre sous chaque proposition les exemples de son
utilité (de ses applications), afin que cette science ne soit pas inutile. Or la
perspective est bien inutile, si ce n’est comme gymnastique de l’esprit,
si on ne la met au service du dessin et de la peinture. Ce dernier
classement est peut-être moins scientifique, mais évidemment plus
logique que celui de M. Uzielli. La perspective est née servante des
arts et doit le rester.

Cela posé, nous n’oserions, sans un mûr examen de la question,
reprocher à M. Richter dans son classement du Traité de la peinture,
d’avoir séparé la perspective des effacements du contour (prospettiva
de’ perdimenti) de la perspective linéaire par les six livres de l’ombre
et de la lumière, puis la perspective des couleurs et la perspective
aérienne de la précédente par la théorie des couleurs, puisque cette
succession est nécessaire pour l’intelligence graduelle de ces diffé-
rentes branches de la perspective.

Nous pourrions à notre tour signaler une lacune chez M. Uzielli,
 
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