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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 34.1905

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Nr. 6
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Batiffol, Louis: Marie de Médicis et les arts, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0498

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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qui dirigèrent les travaux. II n’est pas aisé de déterminer leur part dans
les réfections, le château ayant disparu. Ils le remirent en état sans
en modifier les lignes générales et édifièrent dans le domaine. Marie
de Médicis avait agrandi celui-ci et acheté une ferme do 130 arpenls.
Elle fit refaire la basse-cour, la capitainerie, les terrasses, creusa un
grand fossé entre le château et la basse-cour, répara les remises.
En 1609, Salomon de Brosse, ayant pris la direction des ouvriers,
construisit un jeu de paume, complément nécessaire de toute rési-
dence princière et même seigneuriale sous Henri IV, bâtit dans la
ferme de la seigneurie une grande écurie susceptible de recevoir
50 ou 60 chevaux, le chiffre des chevaux de la maison de la reine,
répara la chapelle de la basse-cour, et construisit une chapelle neuve.
A cette chapelle il mit douze colonnes de marbre blanc qu’acheta
Marie de Médicis en Italie, avec leurs bases et leurs chapiteaux,
transportées dans des caisses par mer à Rouen, et de Rouen par la
Seine sur le bateau de « Toussaint Diepedalle, maître voiturier par
eau ». La reine a beaucoup dépensé à Montceaux. Au budget do
1612, 30 000 livres sont prévues pour les travaux. De 1615 à 1617
elle y aurait employé une centaine de mille livres, ce qui fait une
proportion annuelle équivalenfe. A maintes reprises, par surcroît,
elle dépassa les crédits, et son trésorier général dut, de ses deniers,
faire des avances. Le domaine ne rapportait que 2 150 livres lesquelles
servaient à payer le personnel. Ce furent des luttes tous les ans pour
obtenir d’Henri IV et de Sully les fonds nécessaires. La reine en est
réduite, en 1608, afin d’acheter à M"’e d’Angoulême des portes d’oc-
casion estimées 38 000 livres, à supplier le ministre difficile de lui
avancer cette Somme sur ses prochaines étrennes. Salomon de Brosse
mena les affaires avec activité. Au bout d’un an, en 1610, Marie de
Médicis pouvait écrire à Marguerite de Valois : « Vous trouverez à
Montceaux tant de changements depuis que vous n’y êtes venue que
vous ne le recognoistrez plus. » Mais, vieille demeure, le château
semble n’avoir en somme réclamé que des réparations; tout l’office
de Brosse paraît avoir consisté à s’occuper de ce genre de travaux
moins relevés, et on le voit qualifié de « Sieur de Brosse, entre-
preneur des bâtimens de Sa Majesté, » vérifiant surtout des mé-
moires de charpentiers et de couvreurs. Il est, dit Marie de Médicis
dans ses papiers de comptabilité, spécialement affecté à Montceaux1.

1. Bibl. Nat.,Cinq-cents Colbert 87, fol. 345 r°, 248 v°; 91, fol. 133 v°; 93,
fol. 85 jr°. M. Th. Lhuiller commet une erreur en (lisant que le nom de Salomon de
Brosse ne paraît pour la première fois à Montceaux qu’en 1615 (op. cit.,p. 27) et
 
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