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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 34.1905

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Nr. 6
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Batiffol, Louis: Marie de Médicis et les arts, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0499

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MARIE DE MÉDICIS ET LES ARTS 451

La reine venait souvent au château; elle y résidait de longues
semaines, pendant lesquelles, entourée de sa petite cour, elle faisait
bonne chère, jouait gros jeu, donnait comédie et ballets. Les jardins,
dans lesquels elle aimait se promener, dessinés en 1595, par Claude
Mollet, étaient entretenus par les jardiniers Louis de Limoges, Jean
Marchant et Santi Vallerani, Italien qu’elle avait amené avec elle
d'Italie et auquel elle donne un jour de quoi se marier et bâtir un
moulin. Elle invitait des amis à venir la voir. Elle s’intéressait aux
palissades qu’on élevait, aux plantes qu’on cultivait et faisait venir
de Florence « semences et graines », afin de les y utiliser. Elle avail
organisé une ménagerie, confiée aux soins de la femme Claudine
Cornubert, et elle tenait la main à ce que le capitaine de Montceaux,
sorte de régisseur, M. Guillaume Dubois de Condren, lequel y était
sous Gabrielle d’Estrées, et après lui Bissompierre, en 1616, main-
tinssent les privilèges de ses gens de Montceaux, exempts des tailles,
mais les empêchassent de « faire paître leurs vaches dans le parc ».
Enfin, elle autorisait les habitants du bourg à venir se réfugier avec
leurs meubles et leurs bestiaux dans le château au moment des
troubles et guerres civiles de 1614. Ce fut sa demeure préférée de
propriétaire amateur1.

Elle songea à en avoir d’autres. Le calme de Montceaux ne lui
suffisant pas sans doute, elle eut l’idée, en 1614, « pour posséder
quelque bien un peu éloigné du bruit et tracas de Paris afin de m’y
retirer lorsque les affaires le pourront permettre », d’acheter le
château d’Anet. S’agissait-il d’une résidence passagère ou vraiment
pensait-elle à quitter le pouvoir? Le château d’Anet et la baronnie
d’Ivry étaient alors à vendre aux enchères : on les lui disputa; elle
demanda à Mlle d’Aumale qui avait sur les domaines le droit de
retrait lignager, de le lui abandonner. L’affaire n’eut pas de suite2.

Mais, après la mort de la reine Marguerite de Valois, elle acheta
à Issy « la maison appelée l’Olympe, avec les parcs, jardins et au-
tres héritages et dépendances sis au village d’issy, qui appartenaient
à défunte la royne, » et que celle-ci avait achetée en 1606 à l’orfèvre
Roger de la llaye un jour de peste, l’été, où elle fuyait Paris. Ce fut

M. Palustre est plus inexact lorsqu’il écrit (La Renaissance en France, 1, p. 168)
que cet artiste n’a rien fait à Montceaux.

1. C. Mollet, Théâtre des plans et jardinages, Paris, 1651, in-i°, p. 202; — Bibl.
Nat., Cinq-cents Colbert 91, fol. 104 r° et v°.

2. Lettre de Marie de Médicis à MUc d’Aumale du 211 déc. 1614 (Bibl. Nat.,
Cinq-cents Colbert 89, fol. 296 r°).
 
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