DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Tourneux, Maurice: Un projet de Prud'hon pour l'escalier du Muséum Central des Arts
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0521
UN PROJET DE PRUD’HON POUR L’ESCALIER DU MUSÉUM 473
fourni par le littérateur et naturaliste danois Bruun-Neergaard,
exposée au Salon de 1801 et gravée par Roger *, est contemporaine
des motifs tout différents qu'il eut à traiter lorsque les travaux de
décoration du Muséum des Arts furent distribués aux artistes.
Si l’on en croit Bruun-Neergaard, bien placé pour le savoir,
Prud’hon avait reçu la commande de quatre plafonds dans les salles
du rez-de-chaussée; mais deux seulement de ces allégories furent
mises au jour : Diane •priant Jupiter de ne point la soumettre aux
lois de l'hymen (salle grecque ou de Phidias), et, dans la salle dite
des Antonins, l’un des médaillons que le catalogue sommaire du
Louvre désigne par ces mots : Deux Génies des arts, mais qui, dans
la pensée de l’artiste et de ses interprètes, avait un sens plus
compliqué. Chaponnier a gravé ce médaillon sous ce titre : L'Etude
donne l’essor au Génie, et Poterlet, qui l’a lithographié à son tour,
l’a intitulé : L’Émulation donne l’essor à l’Etude. A ces deux défi-
nitions, également plausibles, de l’idée maîtresse qui avait inspiré
Prud’hon Clarac a cru devoir ajouter cet amusant commen-
taire : « C’est sans doute, dit-il, pour indiquer que la carrière des
arts, avec les soucis qu’on peut y recueillir, est ouverte à l’un et
l’autre sexe que Prud’hon a représenté ses génies sous la figure de
deux enfants ailés et des deux sexes, qui se tiennent enlacés et
s’élèvent vers le ciel 1 2 .»
« Cet artiste », dit Bruun-Neergaard, qui a loué en bons termes la
Diane et les Deux Génies, « s’est chargé d’exécuter trois autres pla-
fonds dans un autre salon du même musée. Je désirerais bien les
décrire, mais je ne le puis, parce qu’ils ne sont pas encore exé-
cutés. »
Quels étaient les sujets choisis par Prud’hon, et de quel « salon »
Bruun-Neergaard entend-il parler? Je l’ignore et je ne crois pas
qu’aucun document publié puisse permettre de trancher la diffi-
culté; mais Prud’hon avait certainement jeté sur la toile la première
pensée du plafond qu’il destinait au monumental escalier du
Muséum central des Arts, construit par Percier et Fontaine et détruit
sous le second Empire. Pour quelles raisons le tableau définitif ne
1. Cette planche forme le frontispice du précieux volume intitulé : Sur la
situation des Beaux-Arts en France, ou Lettres d’un Danois à son ami, par T.-C.
Bruun-Neergaard. Paris, Dupont, an 1X-1801, in-8°, 190 p. et 1 f. n. ch. (Errata),
av. 2 pl.
2. Description historique et graphique du Louvre et des Tuileries, par le comte de
Clarac, précédée d'une notice biographique sur l'auteur, par M. Alfred Maury.
Paris, lmp. Impériale, 1833, in-8°, p. 337.
xxxiv. — 3e PÉRIODE.
GO
fourni par le littérateur et naturaliste danois Bruun-Neergaard,
exposée au Salon de 1801 et gravée par Roger *, est contemporaine
des motifs tout différents qu'il eut à traiter lorsque les travaux de
décoration du Muséum des Arts furent distribués aux artistes.
Si l’on en croit Bruun-Neergaard, bien placé pour le savoir,
Prud’hon avait reçu la commande de quatre plafonds dans les salles
du rez-de-chaussée; mais deux seulement de ces allégories furent
mises au jour : Diane •priant Jupiter de ne point la soumettre aux
lois de l'hymen (salle grecque ou de Phidias), et, dans la salle dite
des Antonins, l’un des médaillons que le catalogue sommaire du
Louvre désigne par ces mots : Deux Génies des arts, mais qui, dans
la pensée de l’artiste et de ses interprètes, avait un sens plus
compliqué. Chaponnier a gravé ce médaillon sous ce titre : L'Etude
donne l’essor au Génie, et Poterlet, qui l’a lithographié à son tour,
l’a intitulé : L’Émulation donne l’essor à l’Etude. A ces deux défi-
nitions, également plausibles, de l’idée maîtresse qui avait inspiré
Prud’hon Clarac a cru devoir ajouter cet amusant commen-
taire : « C’est sans doute, dit-il, pour indiquer que la carrière des
arts, avec les soucis qu’on peut y recueillir, est ouverte à l’un et
l’autre sexe que Prud’hon a représenté ses génies sous la figure de
deux enfants ailés et des deux sexes, qui se tiennent enlacés et
s’élèvent vers le ciel 1 2 .»
« Cet artiste », dit Bruun-Neergaard, qui a loué en bons termes la
Diane et les Deux Génies, « s’est chargé d’exécuter trois autres pla-
fonds dans un autre salon du même musée. Je désirerais bien les
décrire, mais je ne le puis, parce qu’ils ne sont pas encore exé-
cutés. »
Quels étaient les sujets choisis par Prud’hon, et de quel « salon »
Bruun-Neergaard entend-il parler? Je l’ignore et je ne crois pas
qu’aucun document publié puisse permettre de trancher la diffi-
culté; mais Prud’hon avait certainement jeté sur la toile la première
pensée du plafond qu’il destinait au monumental escalier du
Muséum central des Arts, construit par Percier et Fontaine et détruit
sous le second Empire. Pour quelles raisons le tableau définitif ne
1. Cette planche forme le frontispice du précieux volume intitulé : Sur la
situation des Beaux-Arts en France, ou Lettres d’un Danois à son ami, par T.-C.
Bruun-Neergaard. Paris, Dupont, an 1X-1801, in-8°, 190 p. et 1 f. n. ch. (Errata),
av. 2 pl.
2. Description historique et graphique du Louvre et des Tuileries, par le comte de
Clarac, précédée d'une notice biographique sur l'auteur, par M. Alfred Maury.
Paris, lmp. Impériale, 1833, in-8°, p. 337.
xxxiv. — 3e PÉRIODE.
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