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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Blum, André: L' estampe satirique et la caricature en France au XVIIIe siècle, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0080

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

entrant, suivi de trois archers, chez le graveur Joullain à 10 heures
du soir, au moment où il achevait de souper avec sa famille, parce
qu’on l’accusait d’avoir gravé une estampe janséniste. Elle avait pour
titre : Le Tombeau de la Constitution Unigenitus. Le Père Quesnel y
était représenté tenant d’une main un miroir sur lequel les rayons
du soleil se concentraient de manière que les partisans de la Con-
stitution semblaient consumés et anéantis. Quand le duc d'Orléans
vit cette image, il en fut si indigné, nous affirme Buvat, qu’il menaça
de mort l’auteur et le graveur.

La lutte commencée sous Louis XIY par les Jansénistes contre
les Jésuites se continuait sous Louis XV par des attaques contre la
bulle Unigenitus désignée par abréviation sous le nom de « la Consti-
titution »L 11 est presque impossible de retrouver toutes les nom-
breuses caricatures qui furent composées contre la Constitution.
Elles se multiplient dans la première moitié du siècle, et jusqu’en 1755,
dans le journal de Barbier il est encore fait mention d’une estampe
représentant un Modèle d’appei au futur concile delà Constitution-.

Les gravures les plus importantes sur ce sujet ont été réunies
dans un livre qui figurait dans la collection Lober1 2 3 sous ce titre
Recueil de pièces les plus curieuses tant imprimées que gravées qui ont
paru à boccasion de la querelle des Jansénistes avec les Jésuites au com-
mencement du xvmc siècle. Les figures, d’après les indications de la
notice, sont beaucoup plus nombreuses et plus amusantes que le
texte qu'elles accompagnent, et les caricatures surtout en font une
sorte de livre unique.

Mais c’est dans les mémoires et les correspondances des
contemporains que sont souvent signalées plusieurs caricatures
introuvables4. Mathieu Marais dans une lettre parle d’une caricature

1. Voir la gravure La Constitution Unigenitus adorée ou L’Abomination de la
désolation (coll. de M. Gazier).

2. Barbier, Journal, avril 17SS.

3. Collection des livres et estampes de Leber, Paris, 1849, 4 vol. Il faut rappro-
cher de cette collection celle que possède M. Gazier, professeur à la Faculté des
lettres de Paris, dans sa bibliothèque si riche en documents iconographiques rela-
tifs aux questions jansénistes.

4. Marais, Lettre au président Bouhier, 19 novembre 1727. «Il faut tout attendre
de Podium tbeologicum. Je n'ai point vu l’estampe Le Brigandage d'Embrun. » Cette
estampe existe à la Bibl. Xat. (collection de l’Histoire de France, Qb G2) (voir notre
reproduction), accompagnée d’une note manuscrite, copie d’une lettre de Hérault au
cardinalde Fleury (Ministère des affaires étrangères,France, 1200, p. 184). A la cote
indiquée au ministère des Affaires étrangères se trouve une longue description
de cette gravure faite par Hérault, qui l’attribue à Bernard Picart.
 
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