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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 2
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Hymans, Henri: L' exposition de l'art belge au XVIIe siècle, 1: correspondance de Bruxelles$d
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0179

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CORRESPONDANCE DE BRUXELLES

L’EXPOSITION DE L’ART BELGE AU XVIIe SIÈCLE
{premier article)

;randiose Exposition présentement ouverte au Palais du
Cinquantenaire, où elle occupe une trentaine de salles,
mérite d’être signalée comme une manifestation
d'art, dépassant toute prévision. L’école flamande du
xvne siècle, dont elle se proposait de rassembler les
créations, n’a pas été peut-être sans pâtir de la remise
en honneur des maîtres primitifs, Irop longtemps
délaissés, et aussi de la faveur toujours croissante accor-
dée aux productions exquises de l’école hollandaise. D’autre part, l’éclipse de l’idéal
romantique a détourné, à tort ou à raison, l’intérêt de la critique et des artistes
de Rubens et de sa brillante cohorte, pour le reporter sur des maîtres plus
proches, en quelque sorte, de la réalité, remise en honneur après un délaissement
deux fois séculaire.

Est-ce à dire que Rubens et van Dyck aient usurpé leux renom? Qui donc
aujourd’hui s’aviserait de le prétendre? A ne les envisager que dans leurs pages
maîtresses, ils demeurent inégalés, et, bien que l’Exposition de Bruxelles ne
puisse prétendre, tant s'en faut, les avoir toutes réunies, encore y trouve-t-on
des œuvres, venues un peu de partout, absolument dignes de rallier les sulfrages
de quiconque, en art, sait apprécier le grand style et la belle technique.

Ces qualités, certes, ne sont pas exclusives; on les trouvera ailleurs et, à
n’écouter que ses préférences, sans doute les trouverait-on en des pages moins
pompeuses. N’empêche qu’à la considérer dans ses origines, comme dans son
expression, l’école flamande du xvn° siècle fournit à l’histoire de l’art un de ses
chapitres à la fois les plus glorieux et les plus intéressants.

Inutile de x-appeler son rayonnement au dehors. Tour à tour l’Italie, la France,
l’Espagne, l’Angleterre furent subjuguées par Rubens autant que le fut son
propre pays. Nul n’a pu considérer au musée de Nancy sa prodigieuse Transfi-
guration, peinte à Mantoue; aux Offices de Florence le Triomphe d’Henri IV; à
Rome, au Capitole, Romulus et Rémus allaites par la Louve, — un chef-d’œuvre
actuellement exposé à Bruxelles, — à Paris l’Histoire de Marie de Médicis ; à
Madrid, les toiles décoratives de l’ancien pavillon de chasse de Philippe IV, sans
 
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