Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 4.1910)

CHENETS A SUJETS CHINOIS AUX A II MES DE Mme DE POMPADOUR
(Collection de M. Albert Lehmann.)

LA CHINE EN FRANCE AU XVIIIe SIÈCLE1

esl le titre 1 d’une exposition qui vient de s’ouvrir au Musée
des Arts décoratifs, et rarement l’on avait vu dans les salles du
Pavillon de Marsan un ensemble plus agréable et plus intéres-
sant à la lois. Dos meubles, des peintures, des bronzes, des tapisseries,
des porcelaines, des étoiles, des faïences ont été réunis qui tous
témoignent de l’engouement de la France du xvme siècle pour la
Chine. Le goût passionné des amateurs d’alors pour les «singularités»
d’Extrême-Orient était bien connu, mais rien de plus amusant que
de voir rassemblés ces objets et comme reconstitué un de ces cabi-
nets où se plaisaient les gens à la mode; tout y brille, tout y chatoie;
l’agrément des couleurs, le précieux des matières relèvent la grâce
des formes : c’est une fête pour les yeux. Et c’est aussi un enseigne-
ment sans doute. On a souvent parlé de l’influence des bibelots de
la.Chine et du Japon sur notre art français du ,xvm° siècle, et elle
a paru prépondérante parfois dans la formation du style rocaille;
la réunion de tanl de pièces, d’ordinaire peu accessibles, permettra
peut-être des observations nouvelles et un chapitre jusqu’ici assez

ï. Ce litre est emprunté à M. Cordier, qui le donna à une intéressante lecture
faite à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le 20 novembre 1908. M. Cordier
a développé son travail dans un livre qui, vient de paraître (Paris, H. Laurens,
ed.); nous regrettons de n’avoir pu l’utiliser pour la préparation de notre article,
iv. —

4“ PÉHIODE.

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