CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE
LES EXPOSITIONS D’ART EXTRÊME-ORIENTAL A LONDRES
La saison de 1910 devait être toute au Japon et à
la Chine. L’exposition anglo-japonaise de Shepherd’s
Bush promettait des merveilles, le Burlington Fine Arts
Club en laissait prévoir d’autres, et l’on savait que le
British Muséum montrerait pour la première fois une
collection de peintures chinoises acquises à grands
frais, grâce à des souscriptions privées extrêmement
généreuses. La mort du roi Édouard a beaucoup
assombri l’éclat des fêtes, mais ce que Londres montre
en ce moment de l’art de l’Extrême-Orient est fort
remarquable, et tous ceux qui s’intéressent à la Chine
et au Japon feront bien de ne pas manquer d’aller l’y
étudier ; ils éprouveront des plaisirs nouveaux et
augmenteront quelque peu leurs connaissances, géné-
ralement assez incomplètes, hélas! et que l’on a trop
rarement l’occasion de développer.
L’exposition anglo-japonaise occupe les mêmes
palais que l’exposition franco-anglaise de l’an dernier;
c’est dire qu’elle est fort largement installée, et assez
somptueusement, au milieu de toutes les attractions
qui peuvent attirer la foule; mais nous n’avons sans
doute à parler ici ni des amusements divers, ni des
sections industrielles; l’art moderne ne nous retiendra
pas davantage : il ne serait peut-être pas extrêmement
intéressant de constater que certains artistes japonais
continuent aujourd'hui plus ou moins habilement leurs
traditions nationales, tandis que d’autres préfèrent
Tiré des « Masterpieees from les méthodes européennes, et nous ne nous aviserons
the Ukiyoyé Scbool ».
^ surtout pas de rechercher lequel des deux camps
peinture, PAR koriusaï adverses a raison; au contraire; ce qui mérite toute
(xvni' siècle) notre attention, c’est l’exposition rétrospective.
(Collection Fugita.) Sans doute ne serait-il guère courtois de la part
d’un Français de rappeler à cette occasion l’exposition
rétrospective de 1900 organisée au Trocadéro par T. Hayashi. D'abord, les
Anglais, qui boudèrent alors Paris en suile de querelles politiques, la visitèrent
peu; puis comment comparer la banalité d’un hall de louage, de quelque ingé-
nieuse façon qu’on l’ait accommodé, avec le délicieux palais entouré de jardins
LES EXPOSITIONS D’ART EXTRÊME-ORIENTAL A LONDRES
La saison de 1910 devait être toute au Japon et à
la Chine. L’exposition anglo-japonaise de Shepherd’s
Bush promettait des merveilles, le Burlington Fine Arts
Club en laissait prévoir d’autres, et l’on savait que le
British Muséum montrerait pour la première fois une
collection de peintures chinoises acquises à grands
frais, grâce à des souscriptions privées extrêmement
généreuses. La mort du roi Édouard a beaucoup
assombri l’éclat des fêtes, mais ce que Londres montre
en ce moment de l’art de l’Extrême-Orient est fort
remarquable, et tous ceux qui s’intéressent à la Chine
et au Japon feront bien de ne pas manquer d’aller l’y
étudier ; ils éprouveront des plaisirs nouveaux et
augmenteront quelque peu leurs connaissances, géné-
ralement assez incomplètes, hélas! et que l’on a trop
rarement l’occasion de développer.
L’exposition anglo-japonaise occupe les mêmes
palais que l’exposition franco-anglaise de l’an dernier;
c’est dire qu’elle est fort largement installée, et assez
somptueusement, au milieu de toutes les attractions
qui peuvent attirer la foule; mais nous n’avons sans
doute à parler ici ni des amusements divers, ni des
sections industrielles; l’art moderne ne nous retiendra
pas davantage : il ne serait peut-être pas extrêmement
intéressant de constater que certains artistes japonais
continuent aujourd'hui plus ou moins habilement leurs
traditions nationales, tandis que d’autres préfèrent
Tiré des « Masterpieees from les méthodes européennes, et nous ne nous aviserons
the Ukiyoyé Scbool ».
^ surtout pas de rechercher lequel des deux camps
peinture, PAR koriusaï adverses a raison; au contraire; ce qui mérite toute
(xvni' siècle) notre attention, c’est l’exposition rétrospective.
(Collection Fugita.) Sans doute ne serait-il guère courtois de la part
d’un Français de rappeler à cette occasion l’exposition
rétrospective de 1900 organisée au Trocadéro par T. Hayashi. D'abord, les
Anglais, qui boudèrent alors Paris en suile de querelles politiques, la visitèrent
peu; puis comment comparer la banalité d’un hall de louage, de quelque ingé-
nieuse façon qu’on l’ait accommodé, avec le délicieux palais entouré de jardins