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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 5
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Bidou, Henry: Le Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0388

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MARSEILLE : LE VIEUX PORT, PAR M. P. LAPRADI5

(Salon d'Automne.).

LE SALON D’AUTOMNE Il

Il n’est pas de meilleure préparation à visiter le Salon d’Au-
tomne que de lire les notes écrites par Gauguin sur un album,
et que Vers et prose viennent de publier : « La peinture est le plus
beau des arts... Comme la musique, il agit sur l’âme par l’intermé-
diaire des sens, les tons harmonieux correspondent aux harmonies
des sons; mais en peinture on obtient une unité impossible en
musique...

« On blâme chez nous les couleurs sans mélange les unes à côté
des autres. Sur ce terrain nous sommes forcément vainqueurs, aidés
puisamment par la nature qui ne procède pas autrement.

« Un vert à côté d’un rouge ne donne pas du brun rouge comme
le mélange, mais deux notes vibrantes. A côté de ce rouge, mettez
du jaune de chrome, vous avez trois notes s’enrichissant l’une par
l’autre et augmentant l’intensité du premier ton : le vert.

« A la place du jaune mettez un bleu, vous retrouvez trois tons
différents, mais vibrant les uns par les autres.

« A la place d’un bleu mettez un violet, vous retombez dans un
ton unique, mais composé, entrant dans les rouges.

« Les combinaisons sont illimitées. Le mélange des couleurs
donne un ton sale. Une couleur seule est une crudité et n’existe pas
dans la nature...
 
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