Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Breck, Joseph: Une "Madone" de Verrocchio
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0289

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
UNE « MADONE » DE VERROCCHIO

ar-mi les récentes acquisitions du
Musée Métropolitain de New-York,
se trouve une œuvre de haute
importance du quattrocento italien :
un bas-relief en terre cuite poly-
chrome représentant la Vierge et
l’Enfant catalogué comme étant de
l’atelier de Verrocchio.

Tandis que dans maint musée,
dans mainte galerie particulière,
l’on continue, sans raison, à don-
ner à ce maître de nombreux et
médiocres travaux d’école, ou même des œuvres d’une ancienneté
douteuse, il est intéressant de noter une si modeste attribution offi-
cielle quand il s’agit d’un morceau de cette haute valeur.

La terre cuite1 est en excellent état et la peinture originale qui
la recouvre n’a presque pas subi de restauration. La Vierge est
habillée d’un manteau bleu pâle, doublée de vert foncé, et sa robe
est d’un rouge sombre, fixée par un large bottone cli piviale; elle se
détache sur un fond verdâtre, elle tient sur ses genoux, l’enlaçant
dans un geste qui est une caresse, le Bambino dévêtu, dont la petite
main potelée s'élève pour bénir.

La ligure de la Madone offre tout le réalisme d’une noble Floren-
tine jouant avec son premier-né: ses yeux sont tendrement voilés,
un sourire de bonheur entr’ouvre ses lèvres, « lampeggio d'un
dolce e vago riso », comme écrivait Politien. Dans la Vierge de Sainte-
Marie-Nouvelle, Verrocchio avait traité ce même thème avec une
plus grande objectivité; le groupe du Musée Métropolitain n’a pas

1. Elle mesure, sans le cadre, en partie moderne, 56 cent, de large sur 79 de
hauteur.
 
Annotationen