Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 4.1910)

L’ACADÉMJE DE PARME ET SES CONCOURS

A LA FIN DD XVIII" SIÈCLE

l existe à Parme, dans la première
salle de la Pinacothèque, une
série de tableaux qui frappent le
visiteur par l’uniformité de leur
faille et la monotonie de leur
style : ce sont les œuvres couron-
nées par l’Académie de Parme.
Quelques toiles sont justement
demeurées en exil dans un réduit
de cette immense bâtisse ina-
chevée qu’est la Pilotta parme-
sane, monument de la grandeur
et de la décadence des Farnèse1.
Nous avons cru de quelque intérêt la confrontation de ces œuvres
avec les renseignements fournis par les registres de l’Académie
conservés au Real Islituto di Belle Arti. On assiste à la vie tout
ensemble ambitieuse et modeste de cette Académie, et l’on constate
par des exemples multiples la suprématie de l’art français au
xvme siècle.

1

Ce fut en décembre 1757 que Philippe I'M', infant d’Fspagne et
duc de Parme2, fonda cette Académie dont, au début de 1758, il
approuvait la constitution. Comment Philippe Ie1' conçut-il l’idée
d’établir dans un duché si menu une Académie de peinture,

1. Grâce à l'obligeante amabilité de M. Laudodeo Testi, directeur de la Pina-
cothèque, nous avons pu voir de près les tableaux exposés et retourner les cadres
de la réserve.

2. 1,’étude la plus complète qui ait été consacrée à Philippe Ie1' est celle de
M. C. Stryienski, Le Gendre'de Louis XV, Paris, s. d. (1904), in-8; mais c’est à
peine s'il accorde une dizaine de lignes à l'Académie (p. 394).