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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 5
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Lafond, Paul: Juan de Valdés Leal, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0406

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JUAN DE VALDES LEAL

(premier article)

ôté de Zurbaran et de Murillo, il
convient de faire une place à Juan
de Valdés Leal, le dernier grand
peintre de l’école d’Andalousie, de
la lignée des maîtres; son œuvre
sincère, puissant et audacieux, té-
moigne d’une observation sagace,
précise, et souvent cruelle, qui
mérite une étude approfondie. L’ar-
tiste, emporté, violent, tout d'une
pièce, contrasté au possible, a les
brutalités des natures inapaisées;
c’est plus qu’un instinctif, c’est un impulsif aux passions fou-
gueuses, aux colères terribles, l’expression la plus complète et la
plus décisive de cette race du sud de l’Espagne chez laquelle le
sang maure lutte avec le caractère castillan et le contredit sans
cesse. Dans son œuvre, il a voulu être absolument véridique et
y est parvenu. Ses productions les plus pieuses, toujours conformes
à la plus absolue règle canonique, au dogmatisme le plus rigide,
sont d’ordinaire concentrées et brutales.

Il lui faut des images palpables de la détresse humaine; le
plus souvent, il ne veut voir que le terrible des êtres et des choses,
l'angoisse et la souffrance. Il se complaît dans l’expression de la
faiblesse de l’homme opposée à la toute-puissance de Dieu; persuadé
de l’inanité de l’effort, il est resté, par cette compréhension,
foncièrement arabe. Comme Ribera, comme Zurbaran, et peut-être
même plus qu’eux, il est le véritable virtuose de la mort; mieux
que personne, il en a senti la lugubre grandeur, la volupté. 11 est
 
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