DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Bidou, Henry: Le Salon d'Automne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0405
LE SALON D’AUTOMNE
383
la première fois, à la Centennale, M. Roger Marx le remit en
valeur. Ici, il étonne comme un précurseur, et il charme comme
un grand peintre. 11 a des paysages d’une lumière, d’une puissance,
d’une touche grasse et forte qui sont admirables. Il a des figures
extrêmement belles, de composition et de couleur. Les siens ont
donné au musée du Luxembourg un Portrait de famille qui est déjà
un chef-d’œuvre. C’est la franchise d’un Manet.
Nous avons, du printemps à l’automne, parcouru le cycle des
œuvres que les peintres français montrent en une année. Et dans
cette dernière exposition nous avons retrouvé un grand nombre de
ceux qui nous avaient attiré à la première. Cependant, il y a ici une
note nouvelle. Et s’il fallait remarquer un caractère que nous
n’ayons pas encore vu, ce serait le raffinement qui est significatif de
l’art français de ce temps. Il ne semble pas que les années que nous
traversons doivent demeurer dans l’histoire avec un grand caractère
de force ni d’éclat. Mais leur grâce est extrême. Tandis que les
étrangers, encore éblouis par les palettes de l’âge précédent, nous
en renvoient des reflets qui nous blessent un peu, nous demeurons
surtout les contemporains des Debussy, des Boylesve, des Denis,
des Bonnard, des maîtres subtils.
HENRY BIDOU
DESSIN PAR M. MAXIME IJETHOMAS
(Salon d’Automne.)
383
la première fois, à la Centennale, M. Roger Marx le remit en
valeur. Ici, il étonne comme un précurseur, et il charme comme
un grand peintre. 11 a des paysages d’une lumière, d’une puissance,
d’une touche grasse et forte qui sont admirables. Il a des figures
extrêmement belles, de composition et de couleur. Les siens ont
donné au musée du Luxembourg un Portrait de famille qui est déjà
un chef-d’œuvre. C’est la franchise d’un Manet.
Nous avons, du printemps à l’automne, parcouru le cycle des
œuvres que les peintres français montrent en une année. Et dans
cette dernière exposition nous avons retrouvé un grand nombre de
ceux qui nous avaient attiré à la première. Cependant, il y a ici une
note nouvelle. Et s’il fallait remarquer un caractère que nous
n’ayons pas encore vu, ce serait le raffinement qui est significatif de
l’art français de ce temps. Il ne semble pas que les années que nous
traversons doivent demeurer dans l’histoire avec un grand caractère
de force ni d’éclat. Mais leur grâce est extrême. Tandis que les
étrangers, encore éblouis par les palettes de l’âge précédent, nous
en renvoient des reflets qui nous blessent un peu, nous demeurons
surtout les contemporains des Debussy, des Boylesve, des Denis,
des Bonnard, des maîtres subtils.
HENRY BIDOU
DESSIN PAR M. MAXIME IJETHOMAS
(Salon d’Automne.)