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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 3
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Koechlin, Raymond: L' exposition d'art musulman à Munich: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0272

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CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE

J.'EXPOSITION D’ART MUSULMAN A MUNICH

ne exposition d’art musulman s’est ouverte cet été à Munich ; préparée
par des hommes tels que leD1'Sarre, de Berlin, le D1’ von Buerkel, et le
Dr Martin, de Stockholm, présidée par M. H. vonTschudi, elle ne pouvait
pas manquer d’être extrêmement intéressante. L’on y voit réunies
beaucoup des meilleures pièces des musées et des collections privées d’Allemagne;
les étrangers eux-mêmes ont prêté; un très fort appoint est venu de France;
l’Autriche, la Russie, la Suède, la Turquie, l’Égypte, l’Angleterre ont tenu à
répondre à l’appel du comité, et l’on a ainsi une occasion rare, peut-être unique,
de se faire une idée d'ensemble des trésors d’art musulman conservés en Europe.

En vérité, les amateurs d’Orient connaissaient dès longtemps certains des
objets exposés; dans son excellent Manuel d'art musulman,M.Migeon en a publié
un grand nombre; dès 1903 nous en avions vu beaucoup à l’Exposition du
Pavillon de Marsan; pourtant certaines surprises nous attendaient, et c’est ainsi
que nous a été révélée toute une série de bronzes sassanides extrêmement
curieux, tirés surtout des collections du comte Bobrinskoy de Saint-Pétersbourg,
de M. Sarre et du l)1' Martin. L’art sassanide a subi des inlluences très diverses
et qui ne se.sont pas toujours harmonieusement fondues; il arrive parfois que
le style y soit d’une mollesse et la main-d’œuvre d’une grossièreté déconcer-
tantes; certains trésors d’argenterie en font foi, où, à côté de morceaux d’une
grandeur de forme et d’une puissance de décor incomparables, d’autres sem-
bleraient les produits bâtards d’un art de décadence. Ces inégalités se ren-
contrent aussi dans les bronzes; quelques-uns, telle une aiguière en forme de
coq, soutiendraient sans peine la comparaison avec les meilleurs bronzes fati-
mites et avec nos aquamaniles du Moyen âge les plus célèbres; plusieurs vases
présentent des formes nobles el une ornementation d’une ingénieuse grandeur,
mais certains nous offrent plutôt une surcharge puérile et prétentieuse. S’agit-il,
avec les pièces médiocres, d’un art en quelque sorte paysan ou de survivances
plus ou moins tardives dans des régions telles que le Turkestan? Nous ne savons
 
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