DOI issue:
Nr. 3
DOI article:Lespinasse, Pierre: L' art français et la Suède de 1637 à 1804
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0222
LE PALAIS DE L A NOBLESSE A STOCKHOLM
BATI PAR SIMON E T J E A N DE LA VALLEE
L’ART FRANÇAIS ET LA SUÈDE
DE 1637 A 1804
Au début du xvu° siècle, la Suède est un pays prospère et sobre.
L’ambassadeur de France déclare qu’un Suédois de grande
famille vit comme un Français de petite bourgeoisie.Stockholm
est une cité triste, enserrée dans deux îles; les maisons sont basses
etlaides, souvent en bois et au toit recouvert de gazon ; elles s’entassent
sans aucun ordre; le château royal et l’église, mornes et lourds, les
écrasent. Disséminées dans ce labyrinthe, se remarquent quelques
maisons de briques, bâties dans le goût d’une Renaissance germano-
néerlandaise, coquettes et simples. Le débordement de somptuosités
qui, au siècle précédent, s’est répandu sur l’Europe, n’a pas touché
la Suède. Elle n’a pas ignoré les formules artistiques de la Renais-
sance italienne, mais elle les a connues par les Pays-Bas et l’Alle-
magne, elle n’a adopté cette ornementation nouvelle qu’avec beau-
coup de réserves. L’esprit suédois ne sera à même de l’apprécier
pleinement que longtemps après sa disparition; il ne connaîtra
directement l’art italien que lorsque celui-ci, déchu, ne pourra plus
rien lui apprendre. Pendant tout, le xvi° siècle et les premières
années du xvnc, la Suède est, au point de vue artistique, sous la
dépendance absolue des pays de l’Europe du Nord, plus civilisés
BATI PAR SIMON E T J E A N DE LA VALLEE
L’ART FRANÇAIS ET LA SUÈDE
DE 1637 A 1804
Au début du xvu° siècle, la Suède est un pays prospère et sobre.
L’ambassadeur de France déclare qu’un Suédois de grande
famille vit comme un Français de petite bourgeoisie.Stockholm
est une cité triste, enserrée dans deux îles; les maisons sont basses
etlaides, souvent en bois et au toit recouvert de gazon ; elles s’entassent
sans aucun ordre; le château royal et l’église, mornes et lourds, les
écrasent. Disséminées dans ce labyrinthe, se remarquent quelques
maisons de briques, bâties dans le goût d’une Renaissance germano-
néerlandaise, coquettes et simples. Le débordement de somptuosités
qui, au siècle précédent, s’est répandu sur l’Europe, n’a pas touché
la Suède. Elle n’a pas ignoré les formules artistiques de la Renais-
sance italienne, mais elle les a connues par les Pays-Bas et l’Alle-
magne, elle n’a adopté cette ornementation nouvelle qu’avec beau-
coup de réserves. L’esprit suédois ne sera à même de l’apprécier
pleinement que longtemps après sa disparition; il ne connaîtra
directement l’art italien que lorsque celui-ci, déchu, ne pourra plus
rien lui apprendre. Pendant tout, le xvi° siècle et les premières
années du xvnc, la Suède est, au point de vue artistique, sous la
dépendance absolue des pays de l’Europe du Nord, plus civilisés