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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 2
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Hautecoeur, Louis: L' Académie de Parme et ses concours à la fin du XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0161

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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sculpture et architecture, et pourquoi s’avisa-t-il, par un concours
international, de lui gagner une gloire où la République des Arts
qu’elle gouvernait paraissait elle-même incapable d’aspirer? Don
Philippe semblait alors un fils de famille mal établi : frère du roi
d’Espagne et du roi de Naples, gendre du roi de France, il n'avait
au traité d’Aix-la-Chapelle obtenu ce duché que pour le consoler de
n’être rien dans une maison où chacun prétendait à tout. Néan-
moins l’Infant voulut jouer le monarque au petit pied, et sa femme,
qui unissait aux souvenirs de Versailles les leçons d’Elisabeth Far-
nèse, ne laissait pas de l’y encourager. Mais que faire? Les ambitions
politiques lui étaient interdites : Louis XV n’avait-il pas déclaré :
« L’Infant doit chercher sa principale sûreté dans une administra-
tion prudente et économe » ? Trop faible pour songer aux conquêtes,
trop futile pour penser aux réformes, l’Infant avait assez d’orgueil
pour viser à la magnificence. Il réalisa si bien son vœu, qu’il ne sut
plus un matin comment payer ses dettes. Don Philippe recourut à
son beau-père; mais le roi de France, noblement, ne voulut pas
faire au roi d’Espagne l'injure de soutenir en son lieu un prince de
sa maison. Ferdinand eût souhaité moins de délicatesse, et les dignes
conseils de Louis XV ne le décidèrent qu’en 17o4 « à augmenter par
des bienfaits en argent les revenus de l'Infant »*. Don Philippe sé-
vit assurer une pension de 225 000 livres. Il crut alors pouvoir
revenir à ses habitudes. De la politique de magnificence, la protec-
tion des arts était un des attributs. Don Philippe ne descendait-il
pas de Louis XIV ? Et son frère, le roi d’Espagne, ne venait-il pas,
en 1752, de fonder l’Académie des nobles arts de San Fernando
comme son autre frère, le roi de Naples, en 1755, celle de San Carlo?
La mode était aux Académies : Don Philippe voulut que Parme eût
la sienne1 2.

Cette Académie, comme toutes les Académies de cette époque,
était à la fois une école d’artistes à former et un cénacle d’artistes
arrivés. Son activité académique fut minime. Parfois dans cette
ville qui s’enorgueillissait des coupoles du Dôme de Saint-Domi-

1. Recueil des Instructions.t. X : Parme, par J. Reinach, p. 180 et 203.

2. Peut-être — mais ce n’est qu’une hypothèse —• son premier peintre Giu
seppe Baldrighi ne fut-il pas étranger à cette décision. Baldrighi avait été récern
ment agréé à l’Académie de peinture de Paris avec une Charité romaine et en
« avaitreçu des marques d’affection. » [Procès-verbaux de l'Académie, t. VII, p. 13.)
Ceci se passait en l~o6 et ce fut cette année-là que l'Infant témoigna de son pro-

et. Premier peintre, Baldrighi n’espéra-t-il pas jouer a Parme le rôle qu’à Paris
Coypel avait tenu?
 
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