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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 2
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Hautecoeur, Louis: L' Académie de Parme et ses concours à la fin du XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0178

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L’ACADÉMIE DE PARME ET SES CONCOURS

La Révolution nous aliéna bien des esprits. Du Tillot n’était plus
là, et les moines qu’il avait soumis aux impôts voulurent une
revanche que le gouvernement leur aurait volontiers accordée. A
l’Académie, on voit paraître des sujets tels que Saint Paul et, saint
Barnabe, Le Martyre de saint Pierre, La Résurrection de Lazare, mais
l’académisme était trop fort pour ne pas pénétrer ces compositions
elles-mêmes. Le fracas de la Grande Armée vint bientôt interrompre
les tranquilles réunions qui se tenaient dans la Pilotta farnésienne.
Ferdinand dut, la mort dans Pâme, signer à Plaisance, le 9 mai 1796,
un armistice qui le condamnait à nous livrer vingt tableaux. On
avait trop vanté les Corrège de sa cité. 11 sentit que les Français la
dépouillaient de son palladium artistique, et, le 18 mai, il ordonnait
la suspension des concours et des séances de l’Académie. Le duc
dépêcha deux diplomates à Paris, pour supplier le Directoire de
laisser au moins à Parme le Saint Jérôme du Corrège. Les envoyés
ne rapportèrent que le regret d’avoir offert à des ministres entêtés
des cadeaux inutiles En octobre 1802, la France rétablissait l’Aca-
démie parmesane. Aux artistes français succédaient les généraux
et les préfets français. Bientôt Marie-Louise viendra jouer au Palazzo
del Giardino la parodie des Tuileries. Ainsi Elisabeth de France
avait prétendu ne pas oublier, dans le duché de Don Philippe, les splen-
deurs du Versailles paternel. Marie-Louise, pour se donner des illu-
sions de grande souveraineté, distribuait aux lauréats couronnes et
médailles, et sa statue de marbre blanc, œuvre de Canova, contemple
encore de son sourire futile tous ces tableaux d’élèves alignant sur
les murs de la Pinacothèque leur fastidieuse monotonie.

L. H A UTECΆR

1. Cf. Atti c memoric delta deputazione di storiapatria dell’Emüia, 1878, article
du D1' Emilio Casa.
 
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