Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Bouché Locquin, Jeanne: Servandoni (1695 - 1766)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0135

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
GAZETTE DES BEAUX-ARTS

122

à Lisbonne, à Dresde, à Vienne; partout il travaille, mais jamais
son inépuisable ingéniosité n’est lasse d'invention. Dans la bio-
graphie de l’artiste, faite jusqu’à présent d’hypothèses et d’incer-
titudes, le premier point à éclaircir est celui de la nationalité:
Servandoni est-il Français, ou bien Italien?

Les frères Parfaict, ainsi que Palissotde Montenoy, admettent sans
hésiter qu’il est Florentin. Mariette assure, au contraire, qu’il eut
pour père un voiturier lyonnais. D’Argenville, s’inspirant de Mariette,
le fait également naître à Lyon. Les biographes ultérieurs adoptent
l’une ou l’autre de ces hypothèses sans apporter à l’appui de leur
affirmation un document.

En réalité, Servandoni naquit à Florence le 2 mai 1695, comme
le prouve l’acte 1 conservé au musée de l’OEuvre de Sainte-Marie-de-
la-Fleur, et fut baptisé le jour suivant, non dans la paroisse San
Stefano sur laquelle habitaient ses parents, mais, d’après la coutume,
au célèbre Baptistère. Son père s’appelait Giovanni Luigi Servando,
et sa mère Maria; elle était fille de Giovanni Battista Ottaviani.

Où passa-t-il son enfance ? Comment ce soi-disant fils de voiturier
eut-il l’idée de devenir peintre? Doit-on, d’après l’opinion de
Mariette, attribuer à la modestie de ses origines le silence systé-
matique qu’il garda toujours sur sa jeunesse?

1. « Opéra di Santa Maria del Fiore. Fede per me Ministro nelP Uffizio dell
Opéra suddetta qualmente di Registri dei Battezzalti nef insigne Basilica di S. Goi-
van Battista di questa Città che si conservant) in queslo Uffizio; apparisoe essere
stato baltezzato a quel Fonte il di 3 Maggio 1693, Giovanni Niccolo di Giovanni
Luigi di Claudio Servando e di Maria di Giov."Battista Ottaviani, coniugi. Com-
pare : Niccolo di Luigi Rossi, popolo di San Felice in Piazza. Comare : Maria
di Giuseppe Socci, ne’ Buier, popolo di Ognissanti. Nato il di 2 delto, a ore 8,
nel popolo S. Stefano. »(« ...Le 3 mai 1693 fut baptisé à la basilique de Saint-
Jean-Baptiste, Jean-Nicolas, petit-fils de Claude Servando et fils de Jean-Louis
Servando et de Marie son épouse, fille de Jean-Baptiste Ottaviani. Son parrain
fut Nicolas, fils de Louis Rossi, de la paroisse San Felice in Piazza et sa mar-
raine, Marthe, fille de Joseph Socci, épouse Buier, de la paroisse Ognissanti. 11
est né le 2 mai, à 8 heures, sur la paroisse San Stefano. »)

Voici l’interprétation que donne M. Léon Charvet du môme document et les
conclusions qu’il en tire (cf. Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des Départe-
ments, 1892, p. 182-183) : « Je noterai en passant », dit-il, « que Servandoni est
né non à Lyon, mais à Florence le 2 mai 1693. Que son père fut un voiturier lyon-
nais qui conduisait les voyageurs de Lyon à Florence, c'est très probable; ce qui
est certain d’après les registres des baptêmes de la célèbre cathédrale de Florence
de Sainte-Marie-des-Fleurs, c’est qu’il y fut baptisé à cette date. Son père y est
nommé Jean-Louis, dit Claude Servando et sa mère Maria, dite Jeanne Battiste
Ottaviani. Servandoni eut donc toutes sortes de raisons pour se donner comme il
le faisait pour florentin et pour italianiser son nom, car il se nommait probable-
ment Servan tout court. »
 
Annotationen