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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0184

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BIBLIOGRAPHIE

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Et, après avoir coordonné leurs efforts, il faut, an prix d’un labeur considérable,
en contrôler et diriger la marche, insuffler à tous un même esprit tout en leur
permettant le libre développement de leurs propres qualités, — pour aboutir
finalement à une œuvre comme celle-ci, pleine de cohésion, savante sans séche-
resse, à la fois complète et concise, où l'érudition la plus exacte ne nuit pas à
l’agrément de la forme, et où partout se manifeste, comme le souhaitait son
directeur, « autant d’amour de l’art que de scrupule scientifique ».

Pareille entreprise n’était guère possible que de nos jours : constituée la
dernière parmi les sciences historiques, l’histoire des monuments de l’art s’est
heurtée pendant longtemps à la complexité d’une étude nécessitant la connais-
sance des multiples conditions techniques, religieuses, sociales, politiques, qui
ont déterminé et régi la production des œuvres d’art, à. la difficulté de les embrasser
dans leur diversité et leur ensemble, leur généalogie et leurs rapports; et aujour-
d’hui encore bien des problèmes restent en suspens. On s’appliqua d’abord,
rappelle M. André Michel, à tracer de larges tableaux synthétiques agrémentés
de considérations philosophiques et esthétiques, depuis les Vorlesungen über die
Aeslhetik de Hegel (1835-1838) jusqu’à la Philosophie de l’art de Taine (1867). Mais
on reconnut bien vile la nécessité, pour élever un aussi énorme édifice, d’amasser
des matériaux plus solides, d’accumuler et de coordonner des documents et des
faits précis, et ce fut la période — qui ne sera jamais close — des recherches
d’archives, des monographies particulières, des « contributions » de détail.
Aujourd’hui les apports sont assez nombreux, les bases assez fermes, pour essayer
de construire le monument définitif. MM. Perrot et Chipiez l’ont déjà fait pour
les temps antiques dans leur magistrale Histoire de l’art dans l’antiquité. Faisons
gloire à M. André Michel de n’avoir pas reculé devant la lourde tâche de com-
pléter pour ainsi dire leur œuvre en nous donnant l’histoire de l’art aux temps
chrétiens.

Un tel tableau d’ensemble nous manquait. Même en Allemagne, pays des
vastes entreprises, les grands ouvrages similaires de Lübke, de Springer, de
Wœrmann n’ont point ce développement et, malgré leur valeur incontestable,
sont d’une forme plus aride, d’une présentation moins agréable. Ils sont, en
outre, l’œuvre d’un seul et même auteur, qui, malgré sa science, ne saurait
prétendre à une compétence égale dans tous les domaines. Ici, au contraire,
chaque partie a été traitée par les spécialistes les plus autorisés, et c’est un hon-
neur pour la science française — tous ceux auxquels a fait appel M. André
Michel étant, sauf MM. Haselolf, Otto von Falke et C. de Mandach, nos compatriotes
— que pareille entreprise ait pu être tentée et réalisée d’abord chez nous, avec nos
propres ressources. La liste de ces collaborateurs — pour la plupart bien connus
de nos lecteurs — suffira à faire pressentir la valeur de l’ensemble et le mérite
de l’œuvre de chacun. C’est, pour les débuts de l’art chrétien et la peinture ita-
lienne à l’époque romane, au Moyen âge et à la Renaissance, M. André Pératé;
pour l’architecture romane et gothique, M. Camille Enlart; pour l’art byzantin et
l’art chrétien des pays d’Orient, M. Gabriel Millet; pour l’art des époques méro-
vingienne et carolingienne, MM. Paul Leprieur, Émile Bertaux, J.-J. Marquet de
Vasselot et le regretté Émile Molinier; pour la sculpture des époques romane,
gothique et Renaissance, M. André Michel lui-même (qui en eût pu mieux
retracer l'histoire que le digne héritier de Courajod au musée et à l’École du
 
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