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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 3
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Mély, Fernand de: L' "Histoire du bon roi Alexandre" du Musée Dutuit et les inscriptions de ses miniatures: les signatures des primitfs
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0207

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194

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

volontairement omise. 11 est nécessaire, je pense, de rapprocher cette
pierre tombale de celle du ms. d’Oxford, placée dans une autre
miniature où nous venons de lire, sans date également : AROZI.

Or, lorsque M. P. Durrieu étudia l'Histoire du bon roi Alexandre,
il a cru devoir rapprocher le manuscrit Dutuit, qu’il attribue à
Wilhelm Vreland, des Miracles de Notre-Dame, qu’il suppose du
même artiste. N’est-il pas extraordinaire vraiment que nous trou-
vions précisément dans ces pages rapprochées, comme marque, dans
le premier, un VV, dans le second l’inscription : MAGISTER VVIL-
LELMUS? Seraient-ils donc, sans être entièrement de la même
main, sortis tous les deux de la boutique de Wilhelm Vreland?

^ %

Tous ces noms ont-ils une signification? Je suis convaincu qu’on
va les discuter, parce qu’il était, nous affirmait-on hier, interdit
aux miniaturistes de signer leurs œuvres1. Mais, alors, je puis dire
que le critique le plus sévère, que le maître vénéré devant qui tous
s’inclinent, M. L. Delisle, voulait bien me répéter il n’y a pas un
mois et m’autorisait à l’écrire, qu’aucun esprit sérieux ne saurait
parler maintenant de cette interdiction. Je crois donc, de plus en
plus, qu’il faut relever soigneusement ces noms, -— quand on les
voit, — et que si quelques-uns sont inutiles, il en sera, parmi eux,
bon nombre qui éclaireront d’un jour singulièrement nouveau la
route que nous devons suivre.

F. DE MÉLY

1. « On peut bien supposer que, si les copistes étaient autorisés par les libraires
à signer leurs œuvres, il était interdit aux enlumineurs d’ajouter la moindre noie
aux livres qu'ils étaient chargés de décorer. » (Léopold Delisle, Le Cabinet clés
Manuscrits, t. I, p. 42-13.) — « On sait que les enlumineurs de profession du
Moyen âge et dans le pays soumis à l’autorité du roi de France ou de la maison
de Bourgogne étaient très rarement admis à inscrire leurs noms sur les monu-
ments qu’ils décoraient. Sauf peut-être un cas unique [Jean de Bruges], pas un
artiste du Moyen âge n’a signé. » (P. Durrieu, Gazette des Beaux-Arts, 1891, t. Il,
p. 91.) — « La signature d’un enlumineur sur la miniature même est un fait
presque unique en France au temps de Jean de Monlluçon (1475). » ^Henry
Martin, Les Miniaturistes français, 1906, p. 98.) — « Malheureusement de ces bons
ouvriers nous ignorons tout, jusqu’aux noms. Le volume de Jean de Bandol est
capital, c’est aussi le seul au bas duquel nous ayons le droit de mettre un nom. »
(Henry Martin, Les Peintres de manuscrits, 1909, p. 69.) — « Il a été de tout temps
reconnu que les artistes qui prenaient part à l’exécution d’un manuscrit, l’enlu-
mineur ou le miniaturiste ne se sont pour ainsi dire jamais fait connaître. Ils se
voyaient interdit d’ajouter le moindre mot aux livres qu’ils étaient chargés de
-décorer. » (Le comte A. de Laborde, Les Manuscrits à peintures de la Cité de Dieu
de saint Augustin, 1910, p. 203.)
 
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