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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 4
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Blum, André: L' estampe satirique et la caricature en France au XVIIIe siècle, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0299

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dans do spirituels dessins par eux-mêmes ou l’histoire de la comédie
de leur temps. C’a été une heureuse fortune pour la France que les
plus rares talents aient pu fixer plusieurs de ces physionomies dans
ce moment où elle préférait à une caricature grossière et mordante
un dessin joli et charmant. Les qualités prime-sautières des artistes
apparaissent dans quelques portraits-charges, peu nombreux, qui
nous sont conservés. Dix d’entre eux sont connus par les reproduc-
tions qu’en a faites Legrip et qui ont été publiées par Ph. de Chen-
nevières1. Ils s’appliquent à des artistes contemporains qui sont figurés
dans des attitudes grotesques. Rapilly les avait trouvés à Londres,
puis cédés aux Concourt, et nous ne savons qui les a acquis à leur
vente. Ce sont des dessins à la sanguine représentant des carica-
tures d’Oppenord, de Cochin, de van Clève, de Coustou, du sculpteur
Bousseau, de du Vivier, de de Troye, de La Joue, de Le Moine et
de Favanne. C’est à Jacques de Favanne, fils de Henri de Favanne
et élève de Thomassin, qu’ils ont été attribués; le seul renseigne-
ment2 que l’on possède sur lui, c’est qu’il était chef des peintres
pour la Marine, à Roclieforl, en 1753.

Cet artiste méconnu serait maintenant digne d’être tiré de l’oubli,
car il est vraiment, au xviuc siècle, un des premiers humoristes
dont le mérite fut de nous avoir conservé les traits vulgaires ou ridi-
cules de leurs plus notoires contemporains.

Jacques Sali/. — Quelques artistes, en séjournant à l’Académie
de France à Rome, prendront ainsi l’habitude de composer ces
portraits-charges qui font de leurs auteurs les précurseurs dos
grands caricaturistes du xix° siècle3. Jacques Saly, le sculpteur (1717-
1776) sur la vie duquel Mariette nous donne quelques détails et
qui fut directeur de l’Académie du roi de Danemark4, nous a laissé
un recueil de seize caricatures relatives à des personnages de 1750
qui ont été gravées par Lalive de Jully (1725-1773). Il y représente
les personnes en pied et cherche le comique dans l’exagération de
leur longueur. Tantôt, c’est une femme bossue, montée sur des talons
hauts comme des échasses, qui présente une corbeille avec du
linge; tantôt, c’est une servante d’une longueur et d’une maigreur

1. Philippe de Chennevières, Portraits inédits d’artistes français, avec repro-
ductions par Legrip. Cf. Magasin pittoresque, XXXIII (année 1865).

2. Mémoires pour servir Ù la vie de M. Favanne, Paris, 1753.

3. Cabinet des estampes, Fa 46.

4. Cf. Henry Jouin, Jacques Sali/ (Gazette des Beaux-Arts, 1895, t. I, p. 497).
 
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