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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 4
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Blum, André: L' estampe satirique et la caricature en France au XVIIIe siècle, 5
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0303

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284

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de la porte Saint-Antoine jouant du tambour, coiffé d’un haut
bonnet sur lequel repose un lapin; on le docteur Lanternon et Cie,
docteur de la Comédie Italienne, tenant une lanterne et entouré de
ses confrères dont l’un est à califourchon sur un âne ; ou ce type de
bedeau tenant un cierge ; ou le docteur Mousta, enveloppé dans son
manteau et monté sur une de ses idées qui est symbolisée par une
chimère b

A côté d’un sculpteur comme Bouchardon, nous rencontrons
un peintre, Hubert Drouais1 2, dont les mémoires du temps nous
signalent plusieurs pièces du genre caricatural.

Caricatures contre l'art contemporain. — Si certains artistes du
XYiue siècle se laissent aller à la bouffonnerie, leur crayon ou leur
pinceau reste toujours spirituel, leur travail léger, leur dessin plein
de finesse. Ainsi les caricatures qui s’attaquent à l’art et tout ce
qui s’y rattache, la critique, le commerce des objets, tout en
visant à produire un effet, le grotesque, restent gracieuses.

Dès le début du siècle, la peinture et la sculpture étaient repré-
sentées sous l’aspect de deux femmes nues et poursuivies par une
Furie, qui viennent se réfugier dans le sein d’Apollon. C’est le sujet
d’une gravure d’Antoine Rivalz 3 en 1726 : Pic tara et scu/ptura ad
Apollinem expolialae profugiunl. La Furie qui les chasse avec une
torche symbolise-t-elle le public accueillant les œuvres de pein-
ture et de sculpture ? C’est une hypothèse difficile à admettre.

Les Salotis. — On se rappelle la Vue du Salon du Louvre en
1753 par Gabriel de Saint-Aubin, dans laquelle apparaissait le grand

1. V. la caricature de J. Jouvenet, gravée par Caylus, en particulier une tête
coiffée d’un plat à barbe représentant le portrait de Don Quichotte.

2. Mémoires secrets, XIII, p. 105: « M. Drouais,aussi fécond que varié dans ses
caricatures, nous a donné des bambochades de toute espèce. D’un côté, c’est un
petit garçon qui montre son c... ; de l’autre, c’est- son pendant qui porte un polichi-
nelle sur son dos. » Au Salon de 1773, sous le n° 28, figurait un portrait du Cent-
Suisses Jules. Voir Critique du Salon, par Mayrobert : « Ce bambin caricaturé
dans le genre où Drouais réussit aisément est le fils du duc de Cossé que ce
seigneur a fait recevoir à un an dans la compagnie des Cent-Suisses. » — On
prétend aussi que Carmontelle aurait dessiné des portraits-charges. Richard de
Ledans, dans le manuscrit conservé au Musée Condé à Chantilly, parle de « cari-
catures » de Carmontelle. Mais le mot est employé avec un sens différent du
mot charge. Il s’agit de portraits très sérieusement faits, sans aucune exagéra-
tion des traits.

3. Cabinet des estampes, Kcl64 a.
 
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